Extrait du journal

L'Angleterre poursuit son utile travail en faveur de la paix euro péenne. Elle le fait avec une ténacité qui est remarquable à la fois par la prudence et la discrétion. Le cabinet de Londres garde toute son indépen dance pour régler le mieux possible iun grave problème de politique étrangère. Par son attitude ferme et mesurée, il a réussi à rassembler toute l'opinion britannique. Il apparaît de plus en plus claire ment que pour l'Angleterre il y a deux questions qui ont des rapports entre elles, mais qui sont distinctes. Il y a l'affaire des Sudètes, pour laquelle elle cherche un arrange ment honorable. Il y a la sauvegarde de la sécurité générale, le péril qui résulterait d'un emploi brusque de la force en Tchécoslovaquie, l'avenir de l'équilibre européen, qui retient son attention. En ce qui concerne l'affaire des Sudètes, l'Angleterre, toujours si sensible à ce qui touche le sort des minorités, la liberté, les solutions justes, cherche à faciliter un règle ment entre le gouvernement de Prague et Henlein. Lord Runciman est un. médiateur qui évite d'engager le gouvernement de Londres, qui évite même de donner un tour trop personnel aux idées qu'il propose, qui se contente de rapprocher les thèses en présence et de laisser tou jours place à la conciliation. Il a réussi à maintenir les contacts, à faire apparaître les concessions pos sibles et à renouer les entretiens quand ils étaient interrompus. Il n'agit pas en arbitre : il aide à trouVer une solution....