Extrait du journal

rance indomptable nos voisins ont ap portée dans la réalisation dë leurs pro jets, ne comptant jamais ni l'argent ni les hommes lorsqu'il était démontré qu'un intérêt anglais était en jeu. Il a pu y avoir des nuances, il est vrai. Les to ries ont pu pousser plus vigoureusement que lés libéraux à l'accroissement de l'empire colonial de la Grande-Bretagne ; mais, quand il s'est agi de l'Egypte, M. Gladstone, malgré les radicaux, a mon tré autant de décision qu'eût fait lord Beaconsfield lui-même. Pourquoi, d'ailleurs, la Chambre cher cherait-elle au dehors des leçons de politique coloniale? Elle a dû voir, par ce qui s'est passé dans notre pays depuis quelques années, les difficul tés inséparables de la poursuite d'un but lointain mais non pas incertain. Les qualités indispensables aux gouverne mens et aux Assemblées pour atteindre ce. but ressemblent fort à celles que doit posséder un voyageur qui s'embarque pour une région inconnue. Il faut qu'il soit équipé et armé à la fois légère ment et solidement, qu'il ait un sang froid et une résolution à toute épreuve ; il faut qu'il ait un robuste tempéra ment. Un pays qui veut acquérir un em pire par delà les mers doit commen cer ou finir par constituer une armée coloniale mobile et forte ; il ne doit pas se laisser décourager parce que les résul tats ne répondent pas immédiatement à son attente et aussi ne pas montrer une trop vive émotion lorsque se produisent des insuccès inévitables ; il doit, comme dernière condition, laisser vivre ceux qu'il a chargés de l'exécution des plans adoptés. Hier encore, on pouvait douter que la Cham bre des Députés eût la perception très nette des engagemens qu'on la conviait à prendre ; il n'en est plus de même, et, lorsque de nouveaux crédits lui seront demandés, elle voudra les voter sans discussion à grand fracas, comme le subside nécessaire d'une expédition dont elle a déjà pesé toutes les conséquences. !\ J : " ' F. .ÏOnSSEMET. "...