Extrait du journal

Les effroyables crimes de l'assassin Weid mann sont bien faits pour frapper l'opinion. On accumule les détails pittoresques, on ro mance les épisodes, on imagine une psycho logie facile qui satisfait une curiosité peu exigeante. Plutôt que de répondre par une publicité excessive au besoin de réclame qui a poussé l'assassin à mettre dans l'aveu de ses forfaits une .sorte d'affreuse gloriole, il serait préférable de réfléchir sur les circons tances qui l'ont amené à choisir la France pour perpétrer ses exploits. On pourrait croire à un- hasard. Ce n'est pas un hasard s'il y a dans notre pays, d'après les chiffres cités il y a quelque temps par M. Tardieu, 360.000 étrangers parmi lesquels plus de SO-000 bé néficient illégalement d'un sursis à un -arrêt d'expulsion. Cette complaisance insensée pour une pègre sans aveu qui n'a rien à voir avec l'hospitalité libérale accordée à des étrangers honorables est connue. Elle vaut à notre pays parmi la racaille internationale une réputa tion singulière. Nous sommes le paradis des déserteurs, des interdits, des suspects. Après avoir été désigné comme le lieu de rendez vous d'une élite cosmopolite, c'est aux indi vidus issus des bas-fonds que notre pays sert de lieu d'asile et de repaire. . Il y a quelque temps, un Portugais, interrogé par le tri bunal sur son séjour en France, répondait avec simplicité : « J'avais été condamné dans mon pays, il ne me restait plus qu'à venir en France. » Ces certificats d'amitié de la part des tarés et des déséquilibrés,, voilà tout ce que nous méritons. C'est assez pénible. Mais n'avons-nous pas tout fait pour 11' avoir une bonne réputation qu'auprès de ceux qui en ont une mauvaise ? Ne voyons-nous pas les dirigeants occuper la police à des tâches qui ne sont pas favorables à la paix sociale et. à l'ordre public ? La pègre a ses protecteurs parmi les maîtres de cette nation. Et tant que cette situation durera, le prestige de notre pays,- dans les petites choses et dans les grandes, sera exposé à de pénibles injures.; ....