Extrait du journal

Il souffle en ce moment sur une cer taine partie de la presse républicaine comme un vent de folie ; les plus sages perdent la tête, les plus spirituels dérai sonnent. « La France, dit l'un, s'est bat » tue il y a quatre ans, contre l'ordre mo » ral, elle se battra dans quatre mois » contre le Sénat. » « En réalité, dit » l'autre, le Sénat a levé hier, sans le sa » voir, le drapeau uùique sous lequel mar » cheront toutes les forces républicaines » aux élections générales. Le Sénat, c'est » l'ennemi. » Voilà quelle sera la plate forme de ces élections. Voilà quel sera le cri de ralliement. Ailleurs , nous lisons : « Notre mot d'ordre aux pro » chaînes élections doit être : scrutin de » liste et révision; c'est le Sénat qui aura » déterminé notre platform; le terrain n'est » pas mauvais pour le parti républicain » progressiste. » Ailleurs encore : « Hier il » restait quelques défenseurs au « Grand » Conseil des communes de France. » » Aujourd'hui, et c'est là le produit net du » vote du 9 juin, il a réussi à grouper con » tre lui tous les républicains. Le mode du » scrutin les divisait, la haine du Sénat les » réunit. Il n'y a plus parmi eux qu'une » voix, qu'un cri de ralliement : « Guerre » au Sénat !» Nous pourrions continuer longtemps les citations, et elles seraient presque toutes de ce style et de ce ton. Nous croyons que les impatiens meneurs de cette cam pagne effrénée font fausse route ; toute cette agitation est factice ; ils ennuieront et ils lasseront le pays, dont on parle tant, s'ils- essaient de lui communiquer leur fièvre; ils feront peut-être quelque tort à la république, mais ils s'en feront plus encore à eux-mêmes....