Extrait du journal
Ce qu'on vote à l'Assemblée n'a point toujours une grande portée pratique ; ce qu'on y dit a parfois sa signification et sa valeur. Les votes sont soumis à toutes sor tes de retour, ne fût-ce qu'aux démentis qui sont donnés si souvent à ceux de la veille par ceux du lendemain. Les paro les, les déclarations, nous ne le savons que trop, n'engagent pas plus que les votes, elles ont du moins ce mérite de révéler les tendances des partis, et à ce titre il en est quelques unes qu'il convient de signaler; malgré l'ennui qui s'attache à suivre ces discussions interminables auxquelles le pays ne prêle qu'un intérêt médiocre, à moins qu'elles ne l'inquiètent et ne le lassent, ce qui est pis. La discussion d'hier a apporté son con tingent de déclarations, non point républi caines si l'on veut, mais de déclarations franches, loyales, et qui montrent que celte éventualité dé l'avènement définitif de la république est envisagée avec courage par plus d'un des membres qui siègent sur les bancs de la droite pure et même de la droite extrême. M. Amédée Lefèvre-Ponta lis, membre de la droite pure, et M. de Belcastel, membre de la droite extrême, qui tous deux ont soutenu un amende ment tendant à ce que l'Assemblée s'en gage à ne se point séparer avant d'avoir donné à la France des institutions défini tives , ont été d'accord pour recon naître à la république le droit de s'or ganiser et de vivre, de s'affirmer même, si la monarchie était définitivement con damnée par un vole formel de l'As semblée. Tous deux préfèrent le défini tif, quel qu'il soit, à ce régime provisoire et perpétuellement contesté qu'on impose à la France, « à ce je ne sais quoi qui n'a de nom dans aucune langue. » « Si cette forme de gouvernement, dit M. de Bel castel, en parlant de la république, dont il est pourtant l'adversaire déclaré, si cette forme de gouvernement devait recom mencer parmi nous une carrière trop connue, il n'est pas digne de la France, il n'est pas digne de nous qu'elle se glisse à la dérobée à la faveur d'une équivoque par le concours inconscient des royalistes. Il est moins périlleux, il est plus noble, plus conforme à la raison de l'inaugurer par un vole direct et formel de la souveraineté nationale. Au moins, après ce vole, nous pourrions tous, en sûreté de conscience, travailler à Vorganiserais, première partie du passage que nous venons de citer con tient un blâme à l'adresse de la lactique du centre droit, blâme qui ne nous sur prend point quand nous l'entendons sortir de la bouche d'un membre de la droite ex trême ; la seconde renferme un conseil qui ne serait déplacé dans la bouche d'aucun homme politique, sur quelque banc de l'As-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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