Extrait du journal

La rentrée. En reprenant demain ses travaux, la Chambre trouvera devant elle un ordre du jour assez chargé pour l'occu per utilement pendant les trbis mois et demi qui nous séparent de la fin de l'année. Elle devra voter avant tout les douzièmes provisoires et l'emprunt qui, sans doute, ne la retiendront que quelques jours ; puis le projet relatif aux loyers, qui lui a été ren voyé du Sénat avant les vacances et qui probablement donnera lieu encore à d'assez vives discussions. Dès à présent, on peut considérer comme à peu près certain que les deux Chambres n'arriveront pas à se mettre d'accord sur ce sujet avant la fin de ce mois et que, par conséquent, il faudra se résigner à voir promulguer vers le 30 sep tembre un nouveau décret dé mdratorium, calqué plus ou mpins fidèlement sur'ses nom breux devanciers; mais il faudrait au moins que la loi fût mise sur pied avant le terme de janvier 1917 et, si la Chambre veut arriver à ce résultat, il faut qu'elle aborde dès le mois d'octobre l'examen du texte fort im parfait qui 0 été voté au Luxembourg. Le projet de loi sur les dommages de guerre, dopt le rapport va être, distribué, présente lui aussi un caractère dé grande urgence ; il soulèvera le's'problèmes les plus difficiles et donnera lieu évidemment à de longs débats. D'autre part, on [ne saurait laisser davantage en suspens l'examen des nou veaux impôts qui doivent être établis pour assurer, non seulement l'équilibre des re cettes et des dépenses du budget normal, mais le payement des intérêts de l'emprunt émis l'année dernière et, pour partie au moins, de celui qui va. être souscrit dans quelques semaines. Il n'est pas po'ssible que notre pays continue indéfiniment à rejeter sur l'avenir le soin de pourvoir à l'énorme surcroît de charges financières que la guerre lui impose et s'abstienne de suivre, à cet ■égard, l'exemple qui lui a été donné par tous ses alliés, par tous ses ennemis, et même par la plupart des neutres. Notre Parlement a, comme on voit, une lourde tâche en perspective. 11 fera bien de s'y consacrer le plus tôt possible, et surtout de ne se point laisser détourner de sa route, comme il l'a déjà fait si souvent, par des discussions oiseuses et.irritantes auxquelles certains de ses membres ne manqueront pas de le convier. Avant les vacances on avait fini par se mettre d'accord, non sans peine, sur cette organisation du contrôle parlementaire qui avait donné lieu, en public ou en secret, à tant de dis cours inutiles et à tant de vaines querelles : c'est une question qui, nous l'espérons bien, ne se représentera pas de sitôt. Mais, même avant que la session soit reprise, on voit déjà se former une assez longue liste d'interpellations portant sur d'autres objets, les plus divers et les moins urgents. Nous ai mons à croire que les sénateurs et les dé putés reviennent au travail avec le ferme propos de défendre leur ordre du jour contre l'invasion des bavardages inutiles et la résolution de ne pas contraindre les ministres à gaspiller, sur les bancs du Palais-Bourbon et du Luxembourg, un temps qui devrait trouver ailleurs un bien meilleur emploi....