Extrait du journal

Tout à coup, brusquement, dans le même temps, sans que personne ait pu prévoir une pareille concentration de feux, des centaines de canons anglais rom pirentàhv fois le silence de l'aube, le fracas continu des pièces légères se mê lant au rugissement rythmé de l'artillerie lourde. La ligne ennemie se couvrit des mille tourbillons des explosions, et aussi tôt de celle fumée on vit s'élever dans le petit jour, sur tout le cercle de l'horizon, les fusées blanches, rouges et vertes, qui retombaient en pluie de feu orangée, si gnaux de détresse qui demandaient du secours. 11 était cinq heures et demie. Dans le jour naissant, les crêtes de Yimy commençaient à se dessiner sur la gau che ; les contours d'Arras sortaient de l'ombre. Une nouvelle bataille de première grandeur était commencée. Nous avons déjà donné les résultats initiaux. C-e qui ressort des récits anglais pour le premier jour,— et c'est là un trait essentiel, c'est que des points où nos alliés pensaient être arrêtés par de péni bles combats ont été emportes d'un élan et presque sans pertes. « Ce qui est clair jusqu'ici, écrit le Ole correspondant du Times, c'est que nous avons rencontré un succès plus rapide et à meilleur marché qu'il n'avait semblé raisonnable de l'es pérer. » A l'est d'Arras, le Triangle, entre les voies ferrées de Lens et de Douai, fut enlevé après un vif combat, et ! dans l'après-midi un tank y était tranquil lement établi au milieu des Allemands j morts. Juste au sud du Triangle, les Alle mands avaient construit un de ces laby rinthes de tranchées, avec lesquels ils barrent les espaces sans points d'appui naturels. Cette forteresse, que sa forme avait fait surnommer la Harpe, et où l'on s'attendait à trouver un rude obstacle, fut enlevée presque sans résistance, et le nombre des prisonniers s'éleva à l'effectif d'un bataillon. C'est dans celle région à l'est d'Arras que la plus forte cueillette de prisonniers, paraît avoir été faite. Une unité britannique, le long de la Scarpe, en enleva plus de 1,100 avec 25 officiers. A la gauche, la prise de la crête de Yimy, atteinte le 9 et totalement occupée le 10, a été également plus rapide que nos alliés ne s'y attendaient-Le correspondant du limes, le 9 dans l'après-midi, reste étonné du brillant, succès des Canadiens, à tel point qu'il se demande si ce succès pourra être maintenu. « Il est encore douteux, écrit-il, que nous puissions con server tout ce que nous avons pris, et il semble incroyable que les Allemands nous cèdent unq pareille position avec aussil peu de résistance, et «Sans faire des efforts dés espérés pour la reprendre, » Les journées du 9 et du 10 avaient donné à la ligne allemande une configura lion très particulière. Autour d'Arras, l'ennemi était refoulé sur un grand arc de cercle. .Mais, d'autre part, plus au Sud, entre Arras et Saint-Quentin, il était de puis le 17 mars refoulé sur une ligne droite. A l'intersection de cet arc de cercle et de celle droite, sur le Cojeul, il restait à 1 l'ennemi une position en pointe vers l'Ouest, une sorte de triangle avancé compris entre Monchy le-Preux au Nord, Saint-Martin à l'Ouest, et la ligne Bullecoùrt-Ouéant au Sud. Dans la matinée du 11, nos alliés ont...