Extrait du journal

pour l'étranger de 1918 à 1924. J'en appelle à ceux qui voyageaient à l'étranger à cette époque. N'ayons pas d'illusion. Il n'en reste à peu près rien après l'effort de nos propa gandistes à rebours et mon correspondant belge me rapporte un propos qui se tient parmi nos ennemis de Bruxelles et d'ailleurs: « A quoi bon lier son sort à celui de la France, même si elle gagne la guerre. Les Français sont si étourdis que six mois après la guerre, ils auront tout oublié et les Alle mands recommenceront comme avant et fini ront bien une deuxième ou une troisième fois par avoir le dessus. » Parler de la propagande, ce n'est pas quitter mon sujet habituel qui est la guerre. La propagande est une partie indispensable de la guerre totale ; elle ne se réduit pas à l'usage de la radio. Les plus grands ouvriers de la propagande à l'heure actuelle ne sont pas ceux qui parlent, mais ceux qui agissent: les hommes d'e gouvernement, les diplomates, les soldats. Faire grand d'abord, faire savoir ensuite. Faire savoir est la plus mince partie , de la propagande ; la grandeur se révèle d'elle-même et s'aperçoit de loin. Faire grand, je dis cela pour les hommes de gou vernement et les diplomates, ce n'est pas faire habilement. Trop d'hommes d'Etat, trop de diplomates s'imaginent que le fin du fin est d'être habile. Ou ne sent ni la force, ni la foi dans leurs actes et leur habileté finit presque toujours par n'être qu'une su prême maladresse; elle part d'un point de vue faux, celui de croire- les autres infi niment plqs bêtes qu'eux. La guerre est le règne «je la force et il n'y a de force totale qu'à base de vérité et de foi. Pour faire une propagande qui vaille, né commençons pas par. parler, .Mettons d'abord dans nos âmes une conviction et une foi, et puis agissons sans souci d'être habiles. Il y aura alors à peine besoin de nous manifester à la radio et au cinéma pour qu'on nous en tende et qu'on nous voie. GÉNÉRAL DUVAL, -, en retraite....