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Journal des débats politiques et littéraires, 13 janvier 1893

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Journal des débats politiques et littéraires
13 janvier 1893


Extrait du journal

l'Allemagne est de s'opposer à cette politique. Il faut à tout prix, a-t-il dit en substance, maintenir l'Autriche au rang de puissance européenne de premier ordre. Il est fort probable qu'un arrangement mi litaire existe entre la France et la Russie; on devrait aussi compter avec le Danemark qui, en cas d'hostilité, pourrait se prononcer contre la triple alliance. Les forces maritimes des alliés lutteraient difficilement contre les flottes réunies de la France et de la Russie. Il faudrait s'attendre, en effet, à voir des navires français venir dans la Baltique soutenir les vaisseaux rus ses, et la victoire des Italiens dans la Médi terranée, môme avec le concours de l'Angle terre, resterait douteuse. Passant à l'examen des forces terrestres de la triple alliance comparées à celles de la France et de la Russie, le chancelier s'est ef forcé de démontrer que l'Allemagne se trouve dans une situation inférieure. En effet, dans le cas d'une guerre européenne, elle aurait à supporter le premier et le principal choc : il est vrai que les armées italiennes et. autri chiennes, sur l'excellence desquelles le maré chal de Moltk# s'est prononcé catégoriquement en 1879, suffiraient à défendre une partie des frontières, mais, du côté de l'Est, il faudrait prendre l'offensive : or, l'offensive exige une supériorité numérique sensible. D'autre part, il est indispensable d'obtenir du premier coup des succès importants, assurant des avanta ges durables. Pour ces raisons, il est absolu ment nécessaire d'augmenter les effectifs. Les gouvernements alliés ne sauraient, avec l'ancien armement, assumer la responsabilité qui leur incombe. Ce discours, qui n'a pas duré moins de deux heures, a produit une très vive sensa tion. La commission s'est ajournée à ven dredi. Rome, le 12 janvier. Malgré les récriminations de certaines villes et les hésitations de quelques-uns de ses collègues, le ministre de l'instruction publi que persiste dans son projet de réduire le nombre des Universités. Il a déclaré hier à la députation de Messine que sa résolution était inébranlable. Toutes les personnes sérieuse ment désireuses de faire des économies ne peuvent que l'approuver ; des statistiques ré centes prouvent, en effet-, que dans plusieurs Universités, à Messine, par exemple, il n'y a pas, en moyenne, dix élèves pour un profes seur; plusieurs professeurs n'ont pas d'élèves du tout. Le ministère ne se sent pas très solide pour la rentrée des Chambres. Il a visiblement peur de voir sortir de la discussion des pro positions à l'ordre du jour une série de graves embarras. M. Griolitti voudrait ajourner la discussion de tout ce qui n'a pas un caractère d'urgence reconnu, pour faire voter seule ment le budget. Mais MM. Martini, Pelloux et Bonacci tiennent essentiellement à ce qu'on n'enterre pas ainsi les projets sur l'Université, la guerre et le mariage civil....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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