Extrait du journal
Ainsi qu'il avait été indiqué, après un très clair exposé des faits, dans notre « Revue financière » de lundi dernier, le gouvernement vient de déposer un projet de loi qui ôlèvp do 800 millions le màxlmûiiï des émissions de billets que peut faire la Banque de France. Actuellement, ce maximum d'émission est fixé, parla loi du 17 novembre 1807, laquelle a renou velé le privilège de cet établissement, à 5 milliards. Nous l'appelons sommairement les raisons de cette augmentation. Le bilan de la Banque du 4 janvier enregistre, comme chiffre des billets en circulation, la somme la plus élevée qui ait été constatée jus que-là, soit 4 milliards 905 millions. La limite de 5 milliards est donc bien près d'être atteinte et la différence serait facilement et rapidement fran chie. Il suffirait, en effet, que, du côté des comptes courants et des comptes de dépôts, dont le chiffre s'élève à plus de 647 millions, on opérât quelques re traits de fonds pour que la Banque se vît forcée, son maximum de circulation de billets étant atteint, d'ef fectuer ses payements en monnaie. Le Trésor a aussi un compte créditeur de 264 millions dont il peut user. Enfin, les autres opérations, l'escompte, etc., accroissent encore les probabilités d'atteindre le maximum d'émission. Ces éventualités n'ont assuré ment rien do redoutable ; et c'est un véritable para doxe très flatteur pour le crédit de la banque que l'on considère comme un ennui de songer qu'elle soit obligée do payer demain en monnaie et non en billets. Ajoutons que le fait même de considérer un bilan, à cotte date, après les opérations de fin d'an péç, pourrait faire supposer qu'il s'agit d'une situa tion anormale, et que, sous peu, le chiffre de la cir culation., pourrait baisser de deux ou trois cents, millions. Mais ce serait une marge bien insuffisante; Il était donc nécessaire d'élever le chiffre maximum de l'émission. C'est ce que fait le gouvernement en proposant de le porter à 5 milliards 800 millions. Pourquoi ce chiffro do 800 millions? Pourquoi pas un milliard et même pourquoi une limite? Telles sont les questions qui, il y a une quarantaine d'an nées, auraient soulevé dans lo monde do la finance et delà Banque d'intéressants débats. Aujourd'hui', ces problèmes ne passionnent plus pour cette rai son que l'on s'est adapté au système d'émission ■ installé chez nous et dont le développement histo rique a affirmé l'existence. La Banque de France est devenue, sous l'influence de causes multiples, dans l'examen desquelles il serait trop long d'entrer, une banque dont l'encaisse métallique a constamment augmenté et; parmi ces causes, il convient de signa ler, tout au moins, la tendance suivie de conserver cette encaisse. Aujourd'hui, l'encaisse métallique s'élève, d'après le bilan du 4 janvier, à 3 milliards 916 millions, dont 2 milliards 851 millions d'or, et •1 milliard 65 millions d'argent, soit près de 4 mil liards. C'est beaucoup plus qu'il n'en faudrait pour garantir, en ce qui regarde l'escompte, suivant l'expression do Mollien, les « avaries » du portefeuille. Les billets de banque ne représen tent donc pas tous des opérations normales de crédit ; pour une bonne part, ils sont des certifi cats d'or et d'argent. Ils jouent, comme tels, le rôle...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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