Extrait du journal

Voici les réflexions 'contenues dans le Times du 9 juin sur les circulaires électorales de nos ministres : « Nous avons plus d'une fois fait allusion aux e'tranges doctrines » constitutionnelles audacieusement professées par le ministère » français dans sa prétention d'influencer les collèges électoraux. 3» Les chefs des de'partemens ministériels ont adressé des circu y> laires à leurs subordonnés sur la nécessité de se porter au » secours du gouvernement dans la crise électorale. Le di » recteur de l'enregistrement, le directeur des douanes, le 3» ministre de l'intérieur, le garde des sceaux ont tous adressé » des circulaires à leurs"agens pour les inviter à exercer leur » influence personnelle sur le vote de leurs amis dans l'intérêt » des candidats ministériels. On dit même, pour encourager » leur zèle et leurs efforts, que le Roi lui-même doit adresser une » proclamation aux électeurs, et on ose ainsi faire apparaître en » suppliant le Monarque à la porte des collèges électoraux ! » El ces doctrines se publient au grand jour! Les officiers de 3» l'armée sont eux-mêmes sommés, au nom de la discipline, de » voter pour tel ou tel candidat. L'exercice de leurs droits civils » est mis au rang de leurs devoirs militaires. La circulaire adressée » par M. de Polignac aux coinmandans des divisions militaires » montre à elle seule jusqu'où peuvent aller ces excès anti » constitutionnels! , » Si la Chambre élective doit effectivement représenter le juge » ment non influencé de la nation, par l'intermédiaire de délé » gués librement élus ; si elle a réellement le caractère d'une » Cour d'appel jugeant en dernier ressort entre les intérêts du » ministère et les intérêts de la nation ; si elle doit exercer un » contrôle sur le pouvoir , pour le bien du peuple, et non sur le jj peuple pour l'avantage du pouvoir, rien n'est plus choquant, » rien n'est plus absurde, rien n'est plus monstrueux que celte » intervention officielle dans les droits des électeurs. Sans doute, » aucun gouvernement ne peut rester indifférent aux intérêts x publics enveloppés daas les résultats d'une élection géné » raie, et l'administration la plus scrupuleuse doit user de » son influence pour obtenir l'élection de ses partisans. Mais n entre une intervention modeste et réservée, et une inter » venlion à force ouverte , quelle prodigieuse différence! La pre mière de ces interventions n'est pas même tout à fait dans la x la loi ; la seconde est la violation manifeste de la loi ; l'une est 3s la déviation d'un principe , l'autre son abrogation systématique. » Celle-ci est limitée dans ses résultats par la crainte d'une flétris-...