Extrait du journal

Voici, d'après l'Opinions de Turin, le dis cours prononcé dans la séance du Sénat sarde du 9 juin par le comte de Cavour, en faveur du traité de cession de la Savoie et de Nice • «. M. Deforesta a rendu plus douldureux encore pour moi qu'il ne l'avait été dans l'autre Chambre le devoir que je viens de remplir en défendant ici le traité pour la cession de la Savoie et de Nice à la France. Assurément je reconnais avec lui qu'il y a à Nice beaucoup d'excellens Italiens et qu'il est très douloureux d'avoir h se séparerd'eux ; mais s'il existe dans nos annales des documens qui prouvent la haute importance que, dans quelques occasions, la maison de Savoie attacha à la possession de la Savoie et de Nice, la politique constante de cette glorieuse dynastie a toujours tendu à s'agrandir en Italie en cédant les pays sis au delà des Alpes » Nos souverains ont successivement cédé à la Suisse une partie du pays de Vaud ; ils ont cédé h la France le pays de Gex et la Bresse; non seulement ils n'ont pas été blâmés pour cette cause, au con traire ils ont été loués, parce qu'ils étaient toujours demeurés fidèles à leur système de politique ita lienne. Mais, dit-on, pendant qu'ils faisaient ces cessions, ils se montraient jaloux de conserver les deux versans des Alpes. » Je réponds que l'histoire nous a légué le souvenir du traité fait par le duc Charles-Emmanuel V avec Henri IV. On y stipulait la cession de la Savoie h la France en compensation de la Lombardie qui devait être réunie à no.tre Couronne. Dira-t-ou maintenant qu'une telle cession soit si contraire aux traditions ? » il est des orateurs qui se résignent h la cession de la Savoie, réservant toute leur argumentation contre la cession de Nice. J'avoue qu'il existe moius de rai sons historiques, mais il y a un exemple qui prouve ce qu'étaient à cet égard les dispositions de nos sou verains....