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Journal des débats politiques et littéraires, 13 mars 1909

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Journal des débats politiques et littéraires
13 mars 1909


Extrait du journal

vacant. On en trouvera môme d'autant plus ai sément qu'on sera résigné ô laisser aller les choses. Tout le monde sera capable s'il ne s'a git que de cela, de conduire le convoi funé raire de notre armée de mer. Mais alors à quoi bon les révélations affligeantes qui ont appris fc tous la misère de notre puissance navale? Et si l'on renonce à remonter le courant, au moins conviendrait-il d'avoir le courage et le profit de notre abdication. Est-on prêt à licencier ces arsenaux oi'i l'on ne travaille pas, à brocanter ces bàtinjents qu'on laisse à l'abandon, à mettre Oa réalité ces officiers qui n'ont plus de ser vices à rendre ? Ce serait une politique ; c'est as surément celle de M. Hervé,c'est peut-être celle de M. Jaurès : est-ce celle de M. Caillaux ? M. Caillaux se place sur un terrain habile ment choisi. Il défend les deniers du contri buable. Voilà une sainte préoccupation, qui lui fait honneur, mais dont il n'a pas le monopole. M. Picard ne demande pas à dépenser sâns compter. Il est le premier à condamner les gas pillages dont le budget de la marine a été trop de fois victime. On l'a mis là pour y mettre fin, et son départ serait le signal d'une reprise de l'anarchie navale. M. Caillaux a soutenu de ses voles les ministres qui, depuis une dizaine d'an nées, ont conduit notre marine au triste état où elle est tombée. Il a même été le collègue de celui contre lequel il semble aujourd'hui que la campagne soit particulièrement dirigée. Com ment expliquer qu'il ait attendu si longtemps pour combattre ou pour découvrir les abus qui le choquent si fort présentement, à l'heure même où ils paraissent appeler à disparaître? Si le louable souci du bien public anime seul M, Caillaux, rien ne lui est plus facile que de s'entendre avec son collègue de.la marine. Leur ■ collaboration sera honorable et .pourra être., féconde. Mais M.ÇàlUàux n'a pas l'air disposé à la conciliation. Pourquoi? M. Picard ne saurait être suspecté d'arrière-pensées politiques : M. Caillaux en est-il aussi innocent? Au fond le public a l'impression que M. Cail laux recule, non pas devant les crédits de la marine, mais devant les conséquences proches do la politique approuvée et suivie par lui. Le budget de demain va s'élever à quatre milliards et demi, ou peu s'en faut. Le contribuable, qui regimbait devant les quatre milliards, va se ré volter contre une pareille majoration de la carte à payer. On pourra peut-être en dissimuler provisoirement une partie, mais les artifices budgétaires ne font que reculer l'échéance. Le budget de 1908 se clora par un déficit que M. Caillaux, au cours de la séance d'hier, a été obligé de reconnaître, sans oser le chiffrer, mais qui est à l'heure actuelle de 130 millions....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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