Extrait du journal

Une saison balnéaire de Renan à Dinard A la fin de juillet 1863, c'est-à-dire un mois après la - publication de la Vie de Jésus, Renan, accompagné de sa femme, de son fils Ary, âgé de six ans, et de la petite Noémie, qui avait dix-huit mois, arrivait à Dinard, « belle plage pour les bains, écrivait Renan, à Berthelot, nature charmante, endroit encore peu envahi ». La famille descendit au premier hôtel du lieu, à l'Hôtel de Dinard; le prix de la pension était de 6 francs par jour. C'était l'âge d'or! Renan se proposait de passer d'agréables et reposantes vacances dans ce pays rempli pour lui de souvenirs à la fois tristes et charmants. De l'hôtel, il apercevait la ville de Saint-Malo, avec ses hautes maisons grises, aux cheminées serrées, et l'entrée du port au môle blanc, ce port que fréquentait, vingt ans aupa ravant, le petit caboteur le Saint-Pierre, que commandait son père. L'horizon su perbe était barré par le cap Fréhel, dans les parages duquel le capitaine de Tré guier avait disparu dans des circonstances demeurées obscures. Dix minutes de tra versée sur la Rance, et Renan se trouvait dans la vieille cité des corsaires où, avant d'entrer à Saint-Sulpice, il passait plu sieurs semaines chez son frère Alain, dans le quartier des Halles. A Saint-Malo, où il n'y a pas de distance, il était à deux pas de la Bibliothèque municipale, riche...