Extrait du journal

y Un discours de Al. Goblet M. Goblet est alléhier dans l'Yonne et y a prononcé un grand, discours politi que. Au discours de Bordeaux il a tenu à opposer le discours d'Auxerre. Tou jours très préoccupé de la «torpeur»,— c'est sa propre expression, qui, selon lui, envahit de plus en plus l'esprit des gouvernants, et qui menace aussi d'en gourdir l'âme des gouvernés, M. Goblet le réveil de toutes ses forces. Hier, il n'a pas caché à ses auditeurs que le but de son voyage était d'agiter la Bourgogne. Je viens,, a-t-il dit, « agiter l'opinion ». Nous ne savons si M. Goblet a atteint son but ; mais il faut avouer qu'il n'a rien négligé pour mettre les populations aux quelles il a rendu visité dans l'état d'agi tation convenable. Il a ramassé dans les journaux socialistes et radicaux tous les griefs ou tous les prétendus griefs qui sont considérés comme les plus propres à émouvoir et à inquiéter l'opinion publi que, et c'est de cela qu'il a composé son discours. Kiel, Madagascar, le traité sino japonais, l'humiliation du drapeau , le sacrifice des intérêts de la France, lui ont fourni la matière de quelques développe ments oratoires. Puis, après s'être étendu avec une extrême complaisance sur ces événements et les avoir commentés sans ménagements, il pose un doigt sur ses lèvres et murmure discrètement: « Je laisse ces questions dans lesquelles je comprends qu'on ne saurait apporter trop de réserve. »...