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Journal des débats politiques et littéraires, 14 août 1885

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Journal des débats politiques et littéraires
14 août 1885


Extrait du journal

Le Parlement anglais a été obligé de prolonger sa session pour s'occuper de la désagréable question connue sous le nom des « scandales de Londres ». La savante conspiration du silence organisée par la grande presse autour des révélations d'un journal plus audacieux que les autres n'a pas pu réussir jusqu'au bout. Gomment aurait-on pu se taire et s'abstenir de vant le jugement d'un tribunal d'arbi tres où figuraient les deux premiers di gnitaires des Eglises protestante et catho lique, devant des pétitions portées au Par lement avec 400,000 signatures, et devant les manifestations qui avaient éclaté dans toutes les grandes villes? La législature a été forcée d'intervenir, et dé discuter et voter une loi de police qui certainement aurait encorè été ajournée- à une autre session sans l'agitation soulevée dans le pays. Le ministre de l'intérieur a été le premier à dire qu'il fallait à tout prix voter une loi, et que ceux qui préten draient n'avoir plus le temps nécessaire auraient à répondre de leur refus devant leurs électeurs. C'est cette considération qui a retenu daDS les Chambres beaucoup de législateurs plus pressés d'aller à la campagne que de moraliser les masses.. On dit maintenant que tout ce qui a été révélé était déjà connu, mais que la publicité qui y a été donnée a fait plus dé mal que de bien. On crie : « Malheur au scandale ! » et un grand journal bien connu pour sa pureté , son dé sintéressement, et ses vertus de tout ordre, en appelle à saint Paul, qui recom mandait le silence sur certaines choses. Certainement cette observation des con venances mondaines est très édifiante, mais il n'en est pas moins vrai que c'est le scandale produit qui a forcé la main aux législateurs. C'est à qui main tenant se rejettera la faute de n'avoir pas cherché à réprimer plus tôt un état de choses déjà connu par plusieurs enquê tes. Il faut rendre cette justice à la Cham bre des Lords que depuis trois ans elle s'occupait de cette question, et que trois fois elle avait envoyé à la Chambre des Communes un projet de loi qui avait été soit amendé, soit rejeté. Il a fallu l'agita tion du dehors pour que cette fois la loi fût votée, et elle l'a été lundi soir. Les journaux qui avaient voulu mettre la lumière sous le boisseau sont très amers envers l'archevêque de Cantorbéry qui avait accepté de faire partie du tribunal d'enquête. Le primat d'Angleterre n'est point venu à la dernière séance des Lords. L'évêque de Winchester s'est chargé de blâmer la publicité donnée à ce qu'on a appelé l'Apocalypse du vice, ce qui ne l'a pas empêché de déclarer que, comme premier pasteur d'un diocèse où il y avait plus de marins et de soldats que dans aucun autre, il avait pu y con stater une effroyable prostitution de l'en fance. -...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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