Extrait du journal

Nous ne nous étendrons pas ici sur l'importante circulaire de M. Jules Favre, qu'un de nos collaborateurs apprécie plus loin. Nous nous bornerons à signaler à nos lecteurs la façon dont elle est jugée par les diplomates du Réveil. Ce journal malmène fort notre ministre des affaires étrangères, auquel il reproche amèrement de ne pas s'être, « dès le lendemain du désastre de Sedan », consacré avec énergie « à l'émanci pation politique et sociale de l'Europe » et de n'avoir pas « travaillé sans relâche à la création des Etats-Unis de l'Europe. » M. Jules Favre a eu la petitesse de croire qu'il s'agissait .avant tout d'empêcher Paris de tomber aux mains des Prussiens il a eu la pusillanimité de croire qu'il lui était difficile d'aller s promener la torche libératrice de la Révolution dans toutes les capitales de notre continent, par cette rai son qu'il ne pourrait même pas'dépasser le mur d'enceinte de notre propre capitale. Ce sont là de pauvres raisons faites tout au plus pour arrêter de petites gens comme les membres du gouvernement de la dé fense nationale. Si on avait installé M. De lescluze à leur place, il ne se serait pas senti gêné par de si faibles obstacles ; s'il est incapable d'arriver à distribuer rai sonnablement le pain et -la viande dans un arrondissement de Paris, cette inapti tude aux détails mesquins de la vie prouve suffisamment avec quelle habileté il aurait su détruire l'armée prussienne en quelques minutes et renouveler la face de la terre en quinze jours. Iîélas ! nous avons dédaigné le puissant génie du chef du parti jacobin, et nous en sommes punis en voyant maintenant « à la faveur d'une intrigue diplomatique le glorieux drapeau de la République s'abaisser devant les re présentai des puissances ennemies. » Nous n'avons que ce que nous méritons 1...