Extrait du journal

Les remèdes vraiment efficaces sont ! ceux qui s'attaquent à la cause profonde du .mal. Il faut bien courir au plus pressé; éteindre l'incendie quand la maison brûle, mais l'essentiel est d'avoir une maison bien bâtie, reposant sur des fondations solides; C'est pourquoi on nous permettra d'attri buer une. importance particulière à une information publiée par "le''Bulletin de la Hlain-d'œuvre du ministère- du travail, et qui risque, comme beaucoup de choses de premier intérêt, de passer inaperçue. Cette information constate que, dans -le Loiret, uu nombre. d'ouvriers d'usine se décident à revenir à la culture, au point que, dans les réèentes « louées », à la sai son pourtant où le travail des champs bat son plein, quelques ouvriers agricoles n'ont pu trouver à se placer. Par un phénomène qui confirme le. premier, on remarque aqssi que les industriels ont « de réelles difficultés » à trouver des manœuvres, parce que la plupart de ceux-ci préfèrent, vu le prix de la vie, s'employer dans l'agri culture, où la nourriture, et le logement leur sont assurés. Si ce mouvement de retour à la terre se maintient et se généralise, ce qui n'est en core-, qu'un espoir, on peut être sûr qu'il aura plus d'effet sur le cours de la livre que toutes les combinaisons des profes sionnels. Car, à voir le fond des choses, le change n'est que le reflet de ce que l'opi nion pense de l'avenir financier d'un pays. La vraie richesse, n'est ni le billet de banque ni même l'or, c'est le produit né cessaire et de vente assurée. Sully sera.iî sans doute bien incapable de comprendre les opérations de Bourse, mais son adage sur le labourage et le pâturage considérés comme supérieurs aux mines du Pérou est toujours vrai. Il n'a même jamais été plus vrai, car, lorsque le blé était à bas prix, on était tenté de croire que le travail de la terre, au. moins dans les vieux pays civilisés, était un archaïsme et une dupe rie. Depuis que le pain dépasse 2 fr. 50 le kilo, on commence à déchanter. Le pays qui pourra se passer d'acheter du blé à l'étranger, et c'est notre cas si l'effort voulu est entrepris, c'est-à-dire s'il est évi dent qu'il vaut la peine de l'être, ce pays sera à l'abri des coups de Bourse et envisagera la cote des changes avec séré nité, si tant est qu'il daigne encore la consulter....