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Journal des débats politiques et littéraires, 14 juin 1889

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Journal des débats politiques et littéraires
14 juin 1889


Extrait du journal

Rien de plus obscur que la question des cochers. Depuis plus d'un mois déjà les hosti lités sont ouvertes entre çeux-ci et les Com pagnies, et il est impossible, au milieu des assertions contradictoires qui se croisent, d'a voir un renseignement auquel on puisse ajou ter complètement foi. Ainsi, les cochers af firment que les Compagnies exigent d'eux une moyenne journalière de 24 fr., salaires et frais non déduits, alors que les Compagnies répondent que la moyenne ne dépasse pas 19 fr. dans les meilleurs jours. Il serait pour tant très nécessaire d'être fix'é sur ce point décisif. Si, en effet, les Compagnies exigent une moyenne de 24 fr., ce qui jusqu'à preuve du contraire nous paraît bien incompréhensi ble, salaires non déduits, les cochers se trou vent dans la nécessité de travailler à perte ou d'exploiter le public sans tenir compte des tarifs. De là l'explication des innombrables conflits entre le public qui croit encore aux tarifs et les cochers qui les regardent comme lettres mortes. Un fait cependant est certain : c'est que les cochers se sont offert hier un jour de congé, ce qui, au premier abord, semble peu logique de la part d'hommes qui prétendent ne pou voir gagner leur pain quotidien. Mais, enfin, c'était leur droit. Ce qui n'est plus leur droit, par exemple, c'est de molester comme ils l'ont fait les camarades qui voulaient travail ler et de se livrer contre eux à des voies de fait qui ont justifié l'intervention de la police. Il nous semble aussi que les intéressés ont singulièrement gâté leur af faire en prenant pour porte-paroles au près des pouvoirs publics des politiciens qui, comme MM. Basly, Daunias et Lon guet, n'ont aucun titre pour parler au nom de la corporation des cochers. Cette in tervention malencontreuse a produit d'ailleurs les effets qu'on pouvait en attendre. Le premier acte de ces étranges négociateurs a été une excitation. Au lieu d'encourager les cochers à rester calmes, ils ont aussitôt parlé c, de pro vocations policières ». Cette entrée en matière était d'autant plus intempestive, que les dé légués avaient reçu des cochers le mandat d'intervenir auprès du ministre de l'in térieur pour lui soumettre leurs récla mations. Le ministre, tout en les as surant de sa bienveillance, ne pouvait oublier qu'il était chargé de veiller au main tien de l'ordre et au respect de la liberté : il leur a très correctement déclaré qu'il assure rait strictement la liberté du travail et qu'il ne tolérerait aucune manifestation extérieure. Voilà qui est clair : nous espérons que M. Constans et M-le préfet de police tiendront la main à ce que les instructions qu'ils ont dû donner en ce sens soient exécutées dans la journée d'aujourd'hui avec plus de fermeté qu'elles ne l'ont été dans la journée d'hier....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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