Extrait du journal

L'Angleterre vient de donner un té ■ moignage émouvant de son attache ment à ses traditions. Elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle aime, et quelles que soient les différences d'opinion, ou les controverses entre groupements di-, vers, elle garde un esprit public animé par le sens de l'intérêt national. C'est un fait heureux dont tous les amis de l'Angleterre se réjouissent à la fois pour elle-même et pour l'Eu rope. La puissance britannique est un des éléments de la stabilité européenne, une des garanties les plus fortes de la paix et de la liberté. L'indépendance intellectuelle elle-même n'a de chance d'exister que dans les pays solidement constitués, où certaines notions sont au-dessus des discussions. La France du grand siècle avait déjà fourni une expérience éclatante. Dans l'Europe d'aujourd'hui, l'An gleterre est un des rares pays qui, tout en subissant les changements qu'impose le temps, est restée fidèle à ses cou tumes. Elle en a tout le bénéfice, parce que la coutume rassemble tout ce qui reste de valable dans les tentatives du passé, et que, à la différence des légis lations qui risquent d'exprimer des '* théories ou des systèmes préconçus, elle est toute pénétrée des enseigne ments du réel. Depuis la guerre, d'autres pays ont dû subir de grands bouleversements, et se recréer eux-mêmes. L'ltalie s'est reconstitue par un régime nouveau établi sous le couvert de la monarchie traditionnelle. L'Allemagne vaincue s'est recueillie et regroupée autour du vieux maréchal de Hindenburg, en attendant qu'elle fasse l'expérience du nationalisme-socialiste.Ailleur.s les cri-...