Extrait du journal

M. Paul Reynaud a tenu à écrire lui même la préface de son œuvre. Pour bien marquer le prix qu'il attache à la collabo ration du pays, il a pensé qu'il était bon auparavant de l'instruire de toutes les données du problème, de leur enchaîne ment et de leur répercussion sur une si tuation qui ' aboutit, en somme, l'appel au sacrifice. Le ministre des finances s'est acquitté de ce soin par la voie du discours radio diffusé, désormais entré dans nos mœurs. La page est brillante, comme à l'ordinaire, éloquente par la seule précision des chif fres. Sa clarté la rend accessible à tous. Elle est, par surcroît, conforme aux vrais principes qu'elle oppose aux sophis mes dont la France est nourrie depuis plus de deux ans. Par le- simple exposé d'une profession de foi affirmant que « la liberté sur le plan économique est liée à la liberté sur le plan politique », que « nous vivons en régime capitaliste et que le profit est avec le ris que individuel, l'une des lois de ce régi me », <1 que le pays ne peut maintenir son train de vie ni se réarmer en se reposant deux jours par semaine » au simple énoncé de ces vérités, le pays, hier, aux écoutes, a dû comprendre que le temps des dés pipés était révolu. Ces principes ne sont pas contestables. D'autres ne le sont pas davantage dans le domaine plus strictement financier et M. Paul Reynaud a pu repousser avec raison le spectre des emprunts incessants, après en avoir montré les dangers. C'est avec raison aussi qu'il a dénoncé les périls du contrôle des changes, c'est-à-dire de la contrainte comme l'instrument inévitable de « la misère en vase clos », et qu'il s'est déclaré hostile à toute opération de con version forcée, parce qu'elle signifierait que l'Etat ne tient pas ses engagements vis-à-vis de ceux qui lui ont fait confiance. - Les-principes sont, dope saufs et il-sent" ' ble bien que le langage recueilli, au delà des ondes, par le pays, ait pu lui apparaî tre comme nouveau par certains côtés, no tamment par les aperçus sur le thème de , la crise financière, « ombre portée de la crise économique ». Ici encore, les principes sont judicieux. Restent, pour les uns comme pour les autres, les mesures envisagées ou prises pour l'application....