Extrait du journal

Aveç les finances, le sujet qui intéresse le plus M. Hoover est le désarmement. Les ' Etats-Unis ont construit une flotte et ils ont encore de fortes dépenses à faire. Ils voudraient modérer le rythme de leurs constructions. Mais ils prétendent imposer le même ralentissement aux-, autres. C'est l'Angleterre qui se trouve principalement intéressée. Mais les Etats-Unis pensent qu'elle n'est pas présentement en situation de résister à leur pression, et que nous devrions bien, pour notre part, céder tout de suite. Nous avons déjà demandé com ment les Etats-Unis comptaient procéder à l'égard de l'Allemagne. Ont-ils l'idée de Jui interdire la construction des cuiras sés, et de quel contrôle disposent-ils ? Et quel est leur plan en ce qui concerne les cuirassés allemands déjà construits, les quels modifient l'équilibre des forces dans la mer du Nord ? Pour ce qui est du désarmement terres tre, nous espérons que M. Laval s'est in formé et qu'il sait que la France ne peut rien céder. Même pour une manifestation, d'apparat, même pour une de ces colla borations vaines et sentimentales à une rénovation de l'Europe, qui est toujours promise et qui s'éloigne à mesure qu'on s'en occupe si mal, nous ne devons pas un seul instant oublier que nous avons pro cédé à toutes'les réductions possibles d'ar mement. Si M. Laval se montrait, là-des sus, négligent, il retrouverait à son retour un Parlement et une opinion alarmés qui jie lui pardonneraient pas. Restent les considérations diverses qui peuvent être faites aux Etats-Unis sur l'état de l'Europe et sur les traités. L'Amé rique tout entière est travaillée par une propagande allemande très active en ce qui concerne le couloir polonais. Il faut que M. Laval ait le courage sur ces su jets de se montrer tout de suite très net et catégorique. Nous avons les meilleurs sentiments pour les Etats-Unis, nous sa vons tout de leur force, de leur travail, des services qu'ils ont rendus et qu'ils peu vent encore rendre. Mais ils nous ont mon tré eux-mêmes que, quand il s'agissait de l'Europe, ils ne voulaient prendre aucune...