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Journal des débats politiques et littéraires, 14 septembre 1843

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Journal des débats politiques et littéraires
14 septembre 1843


Extrait du journal

Londres, 11 septembre. Consolidés au 19 octobre, ouverts à 95 1/4; fermés à 95 1/8 1/4; au comptant, 95 1/8. Fonds espagnol actif, 19; Trois pour cent, 26 1/8; passive, 4 7/8; différée, 11. On lit dans le Morning-Chronicle : « Enfin la justice a mis la main sur les principaux chefs des désordres qui affligeaient les comtés de Carmarthen et de Cardigan. L'autorité avait appris que Rebecca et ses filles devaient attaquer la porte de Pontardulais, et le ca pitaine Napier avait pris toutes ses dispositions en consé quence. A cinq heures du matin, on sut qu'après un af faire très chaude Rebecca, deux de ses filles et plusieurs chevaux avaient été pris. Aussitôt la foule se transporta vers le bureau de la police, où l'on pensait que seraient déposés les prisonniers. En effet, dans la salle était étendn un jeune homme grièvement blessé ; il avait reçu au cou plusieurs coups de feu. Il a été à peu près constaté qu'il avait dû être blessé par les siens, attendu la nature de ses blessures. » La veille, à onze heures et demie du soir, les forces qui avaient été disposées pour surveiller les rebeccaïtes et qui avaient à leur tète plusieurs magistrats influens du pays , distinguèrent parfaitement une fusée qui faisait ex plosion dans l'air. Au même moment partirent plusieurs coups de feu. On donna du cor : ce devait être le signal du rassemblement des rebeccaïtes. Les magistrats,les constables et la troupe s'avancèrent silencieusement dansla direction de la porte de Pontardulais. Ils firent halte à quelque distance. La fusillade et le son du cor se faisaient toujours entendre. A une heure, un détachement nombreux dont la plupart des hommes étaient à cheval, déboucha de Llanori vers la porte de Pontardulais : A mesure que des coups de fusil étaient tirés, les rebeccaïtes applaudissaient bruyamment. Arrivés devant l'auberge du Lion rouge, les rebeccaïtes fi rent une décharge générale de mousqueterie et donnèrent trois salves d'applaudissemens. Us marchèrent droit à la porte, qu'ils démolirent en dix minutes. » Les magistrats et la police se présentèrent, et som mèrent les émeutiers de se retirer. Ceux-ci parurent plutôt surpris qu'alarmés. S'invitant réciproquement à se montrer fidèles jusqu'à la mort, ils firent feu sur la police, qui leur rendit bientôt ce salut militaire. La fusillade s'engagea, mal soutenue par les rébeccaïtes, qui tiraient sans ordre et se mouvaient sans discipline. Plusieurs se blessèrent en tre eux. A la deuxième décharge générale de la police, ils s'enfuirent à toutes jambes, laissant leurs blessés sur le terrain. La police se mit à leur poursuite, et parvint à s'emparer de plusieurs d'entre eux. On avait donné le mot d'ordre pour s'emparer de Rebecca, qui avait été signalée à la police. Aussi l'homme qui jouait ce rôle dangereux eut-il son cheval tué sous lui, et fut-il pris après une ré sistance désespérée. Il avait reçu plusieurs blessures, et il avait le bras cassé. Il a été déposé à l'infirmerie de la mai son de correction. Il s'appelle Hughes, et il demeure dans un village de Llanon. On avait, aussitôt après l'affaire, er voyé chercher des renforts, les rebeccaïtes faisant mine de vouloir se rallier. On entendait le son du cor retentir sur divers points; il n'y eut pas cependant d'autre attaque. Bien que le cor se fit entendre sur toutes les hauteurs en vironnantes, on ne vit pas paraître un seul rebeccaïte. Sept prisonniers sont sous bonne garde. » Les trois hommes, y compris Rebecca, pris ici, ont été conduits à Swansea. Des dragons ontconduit les quatreautres prisonniers à Llanelly. Les trois chevaux qui ont été pris ont été menés à Swansea. Il y avait à l'attaque de la porte de Pontardulais environ 150 hommes, dont moitié à cheval. Lorsque les prisonniers sont arrivés à Swansea, le doc teur Bord leur a donné des soins et les a pansés. Il a ex trait la balle du bras de Hughes (Rebecca). Ce jeune homme est le fils d'un fermier recommandable de Llanon. On croit que l'amputation du bras sera nécessaire. Un autre prison nier, nommé Jones, est dans un triste état; outre plusieurs blessures d'armes à feu , il a trois ou quatre coups de sabre à la tête. La police a conduit à la maison de correction un autre prisonnier vêtu de la manière la plus fantasque : sa tête était ornée d'un vieux chapeau de paille avec des rubans rouges. La foule l'a suivi dans cet étrange attirail jusqu'à la prison. Des rebeccaïtes dispersés ont mis le feu à quelques meules appartenant à l'un des magistrats qui ont dirigé cette dernière opération contre eux. On a trouvé sur le terrain d'énormes barrés de fer, des faux, des piques. La prise de Rebecca et la dispersion de cette bande font le plus grand honneur aux magistrats et au colonel Na pier, qui n'avaient sous leurs ordres qu'une poignée d'a gens de police et six soldats. » Il paraît que le gardien de la porte de Pontardulais avait été prévenu par Rebecca que, s'il n'enlevait pas porte et barrières avant le 10, il devait s'attendre à recevoir la visite de la mère et de plusieurs de ses filles. Lorsqu'il les entendit venir, il s'enfuit avec sa femme, emportant de chez lui quelques objets. Parmi les prisonniers se trouvent trois garçons de ferme, et William Hugh, jeune garçon de douze ans; il était habillé en jeune fille et avait un bonnet sur la tête. Les magistrats ont observé que lorsque les rebeccaïtes veulent donner un signal, ils répètent plusieurs fois et len tement la même note sur le cor. Un des prisonniers, Lewis Davies, avait une partie de la figure noircie et la partie inférieure du visage fortement colorée avec du rouge. Lorsqu'il a été arrêté, il s'efforçait de cacher quelque chose sous ses vêtemens: c'était un bonnet de femme. Il avait un chapeau de paille sur la tête. Des cors de chasse ont été retrouvés sur le terrain. Lorsque William Hugh, qui avait aussi la figure noircie, fut arrêté, il cria à diverses reprises qu'il était une petite fille. Quelques uns des prisonniers prétendent qu'ils ont été forcés par des hommes armés de les suivre sous peine de la vie. »...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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