Extrait du journal
sur les vieilles années; avec lui rien de fixe, rien de solide, rien qui ne soit exposé aux révolutions dont se compose son œuvre dramatique-; il prend un homme, il le quitte, il le reprend, et l'homme obéit; et si l'homme n'est plus qu'un fantôme, le fantôme obéit comme un autre homme; ainsi il s'est créé à lui-même monde d'exception, où il vit, où il règne en niaîlre absolu, monde élrauge, borné au nord par la fantaisie, au midi par l'histoire, k l'est le roman. à l'ouest l'invention, le caprice partout et le succès tant que le succès peut aller! Cet Urbain Grandier, par exemple, dont M. Alexan dre 'Dumas, de son autorité publique et privée, vieut de faire un rêveur, un poète, un savant, un grand peintre, un amoureux, un beau ténébreux, et par dessus le marché uu très habile magnétiseur, n'a jamais été, ce me semble, autre chose qu'on jeune homme d'un esprit avancé k qui pesaient les Tœux de pauvreté , de chasteté , et. toutes les douleurs qui accompagnent ces vœux terribles lorsqu'ils n'ont été prononcés que du bout des lèpres, et non pas du fond de l'âme. Il était homme plus qu'il n'était poète; il avait le cœur un peu trop tendre et l'esprit un peu trop vif; les femmes l'aimaient en raison inverse de la haine que lui portaient les prê tres ses confrères; il était beau, il aimait l'ornement, le loisir, la lecture, l'étude, le linge blanc, les belles conversations à voix basse un brin d'ironie ne lui déplaisait pas, aulant de crimes! Ajoutez qu'il vivait autour de plusieurs monastères de lilles oisives comme lui-même était oisif! Il était le directeur de ce-, jeunesses, il était le dépositaire de leurs chagrins, de leurs désespoirs, de leurs espérances. On ne voyait que lui, on n'entendait qqe lui au couvent; il était, pour ces âmes en peine, un peu plus qu'un Roi. et plus qu'un dieu, il était un jeune homme! Etonnez-vous doue si ces cœurs féminins ont battu un peu trop vile, si ces têtes ont été excitées, si ces pauvres nerfs ont été malades, si bientôt l'extase s'en est mê lée, et avec l'extase le rêve dé ces imaginations tout éveillées ! Et alors ceïut le diable Me diable en effet avec ses feux', ses cornes, ses spasmes, ses terreurs, ses délices, ses questions étranges, ses réponses in croyables, et enfui les voilà possédées, les unes et les autres, véritablement possédées ; et la bride une fois lâchée au spasme, bonsoir la compagnie, il n'y a plus rien d'impossible. Lui-même, l'accusé, va s'enivrer de l'orgueil de.ces accusations, et peu s'en faut qu'il ne se proclame le véritable esprit des ténèbres. Que faire alors ? Il n'y a qu'un moyen de se tirer de ces difficul tés contre lesquelles ne sauraient prévaloir ni le doc , leur en Sorboane ni le docteur eu médecine ; à ces...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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