Extrait du journal
Le 10 décembre 1937. Monsieur le Directeur, _ pans le village du centre de la France où j'ai pris mes quartiers... de vieillesse village de petits, propriétaires où chacun travaille non pas 40 heures par semaine, mais 12 ou 14 heures par jour, sans en excepter ni les samedis, ni les lundis, ni souvent les dimanches il y a deux ou trois mauvais garçons paresseux, ivrognes, chapardeurs, etc., qui sont naturellement com munistes. Depuis l'arrivée du Front populaire, ils se sont faits menaçants. L'un d'eux dit partout: «Nous saurons bien chez trouver de l'argent le moment venu », c'est-a-dire chez ceux qui travaillent et écono misent pour élever leur famille ou pour arron dir leur lopin de terre. Un deuxième, qui a à moitié assommé son père pour lui soutirer de l'argent, va répétant que «quand la révolution viendra, il en tuera bien une vingtaine dans le village ». Ces qui sont électeurs grâce aux amnisties, ne sont inquiétés par personne. Et c'est là, en petit, l'image de beaucoup de vil lages et de beaucoup de villes en France depuis qu'il n'y a plus de justice et très peu de policé. Il paraît assez naturel que certains de ceux qui se: sentent visés se mettent sur la défen sive. Et voilà, sans aucun doute, l'origine du fameux complot des soi-disant cagoulards. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'as surance de mes sentiments respectueux. Un vieil abonné du « Journal des Débats ». L'état de choses signalé par notre abonné n'est malheureusement pas spécial à la loca lité dont il nous donne le nom. Il ne faut pas se lasser de le dire. « Le courage, a dit un homme politique qui n'est pas suspect de mo dérantisme, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du men songe qui passe et de ne pas faire écho de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » Ce mot est de Jaurès, et il est cité bien à propos par M. Jean Fraissinet dans un émouvant article de la Revue de Paris sur >« La grande pitié de notre marine marchande »....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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