Extrait du journal

. . . .V; ' ~ Les souffrances de l'armée anglaise en Crimée et la désorganisation momentanée qui s'en est suivie ne sont plus un secret pour l'Europe. La presse et la tribune anglaise l'ont révélé à tout le" monde. Les journaux allemands, à leur tpur, ont répété avec grand soin ces révélations, et quelques uns d'entre eux paraissent même disposés à ne pas s'affliger de l'échec qu'ils croient que l'Angleterre a, subi. Nous ne concevons' pas bien ce sentiment, surtout dans des journaux qui sont notoirement opposés; à la Russie et favorables à la cause occidentale. Si l'Allemagne avait déjà pris une part activé à la guerre, si ses armées avaient déjà envahi l'empire russe, si elles s'étaient déjà signalée's par des succès, comme il est arrivé à notre armée française, nous pourrions à toute force concevoir que l'Allemagne fit ce raisonnement fort mauvais et même fort coupable entre alliés, mais qui est malheureusement naturel à la malignité du eœur humain : les échecs de nos alliés font ressortir d'autant mieux nos succès, et l'Allemagne grandit à mesure que l'Angleterre descend. Mais comme l'Allemagne n'est pas encore entrée en campagne, et que même on peut croire que le vgtard apporté par le climat et par la saison à hnprise de Sé bastopoi est une des raisons qui font hésiter en core l'Allemagne , les journaux allemands ne peu vent pas avoir le sentiment que nous leur prê tons. Croient-ils que la France a gagné quel que chose à l'échec que les vices de i admini-' stralion militaire anglaise, et non pas l'ennemi, ont fait éprouver à l'Angleterre? Dans ce cas, leur satisfaction nous étonnerait, et nous serions bien loin de la partager. La France a souffert avec l'Angleterre les souffrances de l'armée anglaise ;...