Extrait du journal

Qui sur ces bords mélodieux * Vient de transporter son empire ? Quand, je dis que la soirée n'a pas été assez musicale, ce n'est pas seulement parce que le public s'occupait bien moins de la scène que de la salle. Mais je suis d'avis qu'on eût mieux fait de choisir comme, pièce d'inauguration quelque chef d'œuvre peu connu, presque inconnu de! la génération actuelle, par exemple Armide, et de confier les plus petits rôles de cette admirable féerie aux plus grands artistes, lesquels n'eussent probablement pas refusé de s'en charge?. Mon confrère Edmond About a écrit là-dessus des choses extrêmement sensées, et dont on aurait pu profiter si le temps n'eût manqué, avec la volonté. Mais enfin, le choix s'étant fixé sur un spectacle agréablement varié, dans lequel la place tout entière était occupée par des maîtres français, il ne fallait pas que lin disposition, légalement constatée d'ailleurs, d'une grande artiste, modifiât l'affiche au point de faire disparaître les noms d'autres grands artistes qui, eux, se portaient .par faitement bien. Et de même qu'aux fêtes anniversaires de la naissance de Molière, les premiers sujets du Théâtre-Français, en défilant sur la scène avec les malas sins et les apothicaires, ne croient point déroger, nous aurions voulu que les premiers chanteurs de l'Opéra, dans l'im possibilité où on était de nous les faire entendre, vinssent- recevoir les applaudis semens du public, mêlés au cortège de l'empereur Sigismond. Maintenant, nous...