PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 15 juillet 1830

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
15 juillet 1830


Extrait du journal

Londres , 12 juillet. ( Par voie extraordinaire. ) Consolidés , 93 7/8. La nouvelle de la prise d'Alger est arrivée ce matin à Londres. Voici les réflexions publiées h cet égard par les journaux anglais. Le Times,' après avoir fait l'éloge de l'habileté et du courage que nos marins et nos, soldats ont déployés dans cette expédition, ajoute: « Il est trop tôt pour traiter déjà la question de l'usage que la France fera de sa conquête et les conséquences qu'elle entraînera. . Quelques unes cependant peuvent être déjà prédites avec une appa rence de certitude. Le cabinet cherchera de la popularité dans sa victoire. Le discours du Trône y trouvera un paragraphe naturel, et le général Bourmont jettera son bâton de maréchal dans la balance du ministère. Quant au reste de l'Europe, et à la France elle-même , la Barbarie sera extirpée de son repaire; nous n'entendrons plus parler de la piraterie algérienne, de ce tribut payé par des chrétiens à des infidèles, et de ces captifs, et de ces esclaves vendus dans les marchés de l'Afrique. Mais comment la-France, avec ou sans le concours de ses alliés, amènera-t-elle ces résultats, et comment assurcra-t-elle leur durée, sans compromettre l'équilibre actuel de l'Europe? Ceci est une question différente, et plus difficile à résoudre, » On lit dans le Courier : « La chute d'Alger est devenue un thème de spéculation pour nos profonds politiques, qui voient déjà dans l'expédition d'Afrique le projet du gouvernement français de se remettre à la tête de l'esprit militaire de l'Europe. Sans prétendre connaître tous les secrets du cabinet français, nous pouvons cependant affirmer que rien encore n'a justifié ce jugement sur une expédition entreprise pour venger l'hon neur national. Si les ministres'attachaient une grande importance à toutes ces spéculations individuelles, ils seraient toujours surle qui rive , et le gouvernement anglais serait obligé de s'arroger un droit d'inquisition sur les mojndres inouvemens militaires des autres pays , sur les seuls cliangemens dé garnison. Quand les Français envahirent l'Espagne , on nous dit que c'était pour l'occuper d'une manière per manente, et il n'y a pas un soldat français au-delà des Pyrénées. Quand les Russes commencèrent la guerre contre la Turquie," on les voyait déjà se frayant un chemin jusqu'aux Indes, et l'évacuation du terri toire turc s'accomplit d'une manière conforme aux traités. Maintenant on parle d'un nouveau royaume fondé par les Français à Alger ; on ne sait pas si les limites n'iront même pas jusqu'à Temboctou, proba blement pour monopoliser le commerce de cette ville importante. Tout cela n'excite que le rire. «Les Français peuvent avoir eu pour l'expédition d'Alger d'autres motifs que ceux qu'ils ont mis en avant; mais certainement on leur doit la justice de dire que jusnu'ici ils ont agi avec une grande loyauté. Si même ils ont cherché dans cette circonstance une occasion de former leurs jeunes soldats et d'employer leurs vieux militaires , l'expédition d'Afrique servait merveilleusement ce but, sans troubler la paix de l'Europe et avec des résultats avantageux pour l'humanité. Nous devons plutôt remercier la France d'avoir fait ce qu'elle avait promis de faire à Alger, que de nous brouiller avec elle dans la sup position qu'elle fera plus que ce qu'elle ne s'est engagée à faire, et nous attendrons patiemment le résultat, d-ans la ferme confiance que nos alarmistes politiques seront encore désappointés. » Le Courier termine cet article par un éloge des sentimens paci fiques du duc de Wellington, qui, selon lui, ne sont pas un signe de faiblesse, et il ajoute : « C'est une erreur de croire qu'une nation devient puissante en adoptant un système de tyrannie injuste sur les autres nations. Un homme fort regarde les luttes des autres avec indifférence, convaincu qu'il a le pouvoir d'empêcher que le succès ne soit tourné contre ses jpropres intérêts. «...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • de gouy
  • legendre
  • avignon
  • pétou
  • duplessis
  • cacqueray
  • duvergier de hauranne
  • pelet
  • girod de l'ain
  • baillot
  • france
  • alger
  • europe
  • afrique
  • saint germain
  • rouen
  • albanie
  • londres
  • mayenne
  • bar-sur-aube
  • nuremberg