Extrait du journal

On ne peut pas raisonnablement demander à ceux qui travaillent con tre nos finances d'avoir meilleure opinion des Français. Mais on peut 'demander aux Français de prendre un peu de peine pour donner une meilleure opinion d'eux-mêmes. Ils sont présentement victimes d'un sys tème électif qui ne laisse plus paraî tre que leurs défauts. Mais ils ne sont ni si bornés, ni si égoïstes, ni si fous que les scrutins les montrent. Le grand art des acrobates des élections, Comités, loges, cadres fameux, est d'avoir fait d'une population modé rée, très attachée à ses biens comme à ses coutumes, au fond conserva trice, l'instrument d'une révolution Sociale qu'elle ne désire pas. Dans l'affaire urgente qui touche aux finances publiques, nous ne sa vons pas comment M. Pierre Laval compte s'y prendre. Maïs il ne nous semble, pas impossible de faire com prendre à des Français qu'ils ont tout intérêt à garder une monnaie qui vaille ce qu'elle vaut aujourd'hui. Et cela même s'il leur fallait faire quelques sacrifices. Une crise moné taire serait une extravagance très dangereuse. Notre solidité financière nous est indispensable dans l'état présent de l'Europe. Les troubles sociaux qui suivraient une chute de notre monnaie seraient la préface d'une crise extérieure....