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Journal des débats politiques et littéraires, 15 mars 1866

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Journal des débats politiques et littéraires
15 mars 1866


Extrait du journal

Un homme d'Etat donne lieu de douter de l'énergie de sa foi en la liberté lorsqu'il s'efforce, sans nécessité démontrée, de res treindre le domaine de celle-ci. Si je suis en présence d'un ministre ou d'un orateur qui me dise : La liberté est un souverain bien ; mais il faut la resserrer entre d'é troites limites, il faut placer des barrières qui lui interdisent de s'étendre sur diverses parties importantes du domaine de l'activité humaine, je suis tenté de lui répondre que sa liberté est la proehe parente de celle que Figaro a ridiculisée dans son immortel monologue. La liberté n'est dé placée nulle part. Elle a sa place dans la re ligion ; la liberté de conscience et la liberté des cultes sont d'inappréciables conquêtes que la société moderne ne se laissera pas ravir. Elle a sa place dans l'industrie par l'abolition des privilèges et des monopoles et par l'inauguration de la concurrence. La libre concurrence est, en industrie, la figure de la liberté. QuandM. Thiers repousse la concurrence du commerce étranger, il tombe dans une contradiction regrettable et fournit un ar gument aux partisans de l'absolutisme ; car si la concurrence étrangère est un mal, la concurrence intérieure est bien près de ne pas être un bien. En quoi diffèrent elles tant l'une de l'autre ? Aussi bien , dans l'organisation intérieure de l'industrie les monopoles ne sont pas désagréables à M. Th:ers. Il en a donné la preuve dans son premier discours sur l'Adresse. Et si dans l'industrie ou le commerce la liberté est un fléau qui ruine le pays, comment, en politique, serait-elle un si grand bienfait? Serait-ce en effet que là elle offre moins de périls? Nullement. Les dangers éventuels de la liberté politique ne sont-ils pas aussi grands et plus grands, de l'aveu des libéraux eux-mêmes, que ceux de la liberté indus trielle ou commerciale?...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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