Extrait du journal
siste dans loule son indépendance et dont la prospérité fait un contraste injurieux de plus en plus remarqué avec l'étisxe qui affecte peu à peu tous les autres. Dira-t-on qu'il s'agit d'un objet de première néces sité pour la vie de tous les jours, et qui ne concerne pas la défense nationale ? Dira t-on qu'il s'agit d'un produit qui surabonde et dont l'usage ou même l'abus est sans importance? Non, on ne le dira pas, et même on préfère ne pas parler du tout de cet « exempté » privilégié, dont la cause est plus facile à soutenir par le silence que par des arguments. Cet embusqué, ce privilégié, tout le monde Je connaît, tout le monde l'a reconnu, c'est l'alcool. L'impuissance manifeste de toutes les campagnes antialcooliques est un phéno mène vraiment extraordinaire et profon dément attristant. Même en temps de guerre, alors que tout le reste est subor donné à la Volonté de vaincre, l'alcool trône intangible et sacré. Le seul progrès obtenu par tant, d'efforts, c'est que per sonne n'ose ouvertement le défendre. Les ravages qu'il exerce dans les usines dont il réduit le rendement, sur les ports dont il .compromet le travail, clans l'armée dont il mine la santé et la force de résistance, ont été cent fois exposés et ne sont plus ni contestables ni contestés. Il s'y joint en outre les ravages plus récents et* peut-être plus menaçants encore que chacun con state chez les femmes et les enfants de mobilisés, par un sacrilège emploi des allocations qui leur sont attribuées. C'est la France de demain, la race à sa source même, qui est frappée de déchéance. Tout cela, que chacun sait, que chacun voit, que chacun déplore, continue néanmoins avec sérénité. Toutes les privations sont envisagées, discutées, décrétées, subies, mais la suppression de l'alcool, qui serait en tout temps un bienfait social et qui est en temps.de guerre une question de salut national, 011 n'ose pas y songer. A qui la faute? La presse est à'pcine aufcprisée à le dire, bien que nul ne J'ignore. L'alcool est considéré comme uqe puissance électorale de premier ordre,...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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