Extrait du journal

Les congrès, surtout les congrès univer sitaires, sont innombrables pendant les va cances de Pâques. Il s'y dit parfois des cho ses regrettables, et certains congrès primai res ont eu un retentissement peu flatteur pour la corporation. Il est juste de dire que cette année tout s'est passé en général avec plus de calme et de prudence. La gravité des circonstances a mis une sourdine aux décla mations usuelles. Il est même visible que la masse amorphe et résignée, au nom de la quelle sont censés parler des agitateurs, qui s'imposent beaucoup plus qu'ils ne sont choi sis, éprouve le besoin de réagir, de faire entendre la' raison. Les associations et syn dicats qui se placent sur le terrain profes sionnel ont renforcé leurs effectifs. L'union nationale des membres de l'enseignement public a tenu à Lyon son congrès annuel, où ont été étudiées utilement de 9 questions pédagogiques d'un réel intérêt pratique, comme celles du baccalauréat, de la licence et de l'agrégation. On n'a pas parlé politique, à moins de considérer comme une manifestation politi que la sage déclaration du rapport général sur la grève absurde et heureusement man quée du 30 novembre. « Pour nous, notre attitude était bien nette. Nous avons toujours déclaré que la grève était un moyen illégal et qu'on n'avait pas le droit, pour défendre des intérêts particuliers, d'arrêter le fonction nement d'un service public. » Voilà qui est clair et franc. Ajoutons que la grève du 30 novembre n'avait même.pas le prétexte, si mauvais qu'il pût être, d'une revendication professionnelle. Elle était décrétée par la C. G. T. pour des raisons de pure politique révolutionnaire. Elle était donc doublement inadmissible, et ceux qui ont obéi au mot d'ordre étaient doublement inexcusables. Ce qu'on peut dire de mieux pour leur défense, c'est que beaucoup depuis ont paru le comprendre....