Extrait du journal

ACADÉMIE DES SCIENCES. Si l'on songeait en prenant la plaine combien il est facile d'altérer les caractères tracés à l'encre ordinaire, jamais on n'apposerait sans inquiétude sa signature sur le pipier. Effacer en tout ou en partie une page d'écriture, substituer un mot à un autre, changer un oui pour un non, c'est aujourd'hui la cbosedu monde la plus simple, et, l'on ne peut se le dissimuler, c'est la science qui, par ses progrès, a fourni pour exécu ter ces coupables manœuvres les préceptes les plus sûrs et les plus efficaces. Irons-nous pour cela, esprit chagrin, maudire un bien dont on mésuse, et devrons-nous, par prudence, nous efforcer de tenir la lumière soasîe boisseau? Ce n'est pas ainsi qu'on procède de notre, temps. Le mal existe depuis longtemps et s'aggrave tous les jours : il faut le contempler en face, accepter les difficultés qu'il suscite, et demander à la science elle-même de créer les moyens propres à déjouer les artifices que lui a empruntés l'industrie des contrefacteurs. Dès l'année 1826, le ministre de la justice consul tait l'Académie sur les moyens que l'administration pourrait employer afin de prévenir les nombreux dés ordres qui résultent de la falsification des écritures publiques ou privées, et de préserver le Trésor public du dommage que lui cause le blanchiment, du papier timbré. Depuis cette époque, la commission chargée de l'examen de cette question délicate n'a cessé de se livrer aux recherches les plus assidues, aux travaux les plus persévérans , s'exerçant à la pratique de la contrefaçon, afin de lui opposer en connaissanae de cause les plus grands obstacles. On nous dispensera de reproduire ici les très curieuses recettes pour en lever l'encre à écrire, transporter une signature, res taurer l'encollage du papier, ou pratiquer un fili grane dans son épaisseur. Il n'y a pas nécessité ab solue de faire de notre feuilleton un manuel du faussaire, mais nous raconterons volontiers la série des moyens qui ont été proposés pour prévenir cçs...