Extrait du journal

Nous avions, exprimé la crainte, que la discussion ne produisît aucun résultat utile; nous sommes trop heureux de nous être trompés pour ne pas nous empresser de le reconnaître. De ce grand débat il est enfin sorti une grande majorité, et nous devons nous en féliciter pour le pays. Nous étions naturellement : bien sûrs qu'une forte majorité condamnerait les de-, mandes de dissolution, et ce n'était pas sur ce point que portaient, nos appréhen sions. Ce que nous redoutions, c'était que le vote ne produisît pas une majorité de gouvernement. Nos craintes ont été dé çues, ;et l'Assemblée, par 483 voix contre 196, s'est déclarée en faveur de la républi que conservatrice. Dans cette double séance si palpitante d'émotions, nous ne vouions point recher cher ni relever le côté passionné. Nous nous attachons au côté essentiellement politique, c'est-à-dire aux quelques mots échangés, à travers- toute la discussion, entre M. le duc d'Audiffrel, représentant d'un, grand parti, et M, le garde des sceaux, représentant., du gouvernement. C'est de cet échange d'assurances, mutuelles qu'est sortie la majorité* et, cette majorité est celle, que depuis longtemps nous cher chons et nous invoquons ; celle des deux grands partis qui forment le centre et là moyenne de l'Assemblée. Nous ne saurions mieux faire que de prendre en témoignage quelques passages de ce discours de M. d'Audiffret, lequel, bien qu'un peu diffus, est cependant le plus important-de la séance; «Je suis, dit l'orateur, de ceux qui pensent et qui di sent : L'étranger est encore sur le sol de la patrie ; la société court de grands risques,; il faut aller au plus pressé; malheur à celui qui divisera les forces conserva trices devant les forces socialistes; malheur à celui qui divisera les forces nationales devant l'étranger. Et alors je vous dis : « Ne sortons pas de la forme actuelle, de la république; de la république au grand et bon sens du mot, la chose pu blique, gérée dans l'intérêt de tous, avec la trêve de tous les partis... » Et M. d'Au-...