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Journal des débats politiques et littéraires, 16 mai 1829

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Journal des débats politiques et littéraires
16 mai 1829


Extrait du journal

mellement prescrit àM. Delesseps de ce plus , a l'avenir, lui parler de cette affaire. » Ces lettres annoncent que le dey d'Alger fortifie toute la côte de Barbarie, et que si la France voulait tenterune expédition contielui. il faudrait des troupes considérables pour la faire avec succès. » Sur la demande de M le vicomte de Panat, député du Gers , M. le Dauphin a daigné accorder à la ville de l'lle - Jourdain une somme de Joo l'r., pour les réparations à faire dans l'église de cette commune. Samedi dernier, à minuit, un sieur Bouquet, rentier, a été arrêté par des agens de police au moment où il rentrait chez lui, rue TheV venot. Les faits les plus graves ont, dit-on, motivé cette arrestation. Cet homme, déjà âgé, était devenu veuf et s'était remarié. Samedi dernier, sa seconde femme, qui éprouvait depuis quelque temps une grave indisposition, tenait à la main une tasse de tisane, et se disposait à la prendre, lorsque son mari vint l'embrasser avec tendresse, et au moment où il se baissait un peu pour lui baiser la main, elle vit qu'il jetait dans la tasse une espèce de poudre blanchâtre. Cependant la dame Bouquet garda le silence, et ne laissa pas soupçonner à son mari qu'elle eût aperçu ce mouvement; mais sous un prétexte quelconque elle se dispensa "de boire la tisane et déposa la tasse dans une chambre voisine Le médecin de cette dame, informé par elle de ce fait, crut devoir en prévenir la justice, et telle est l'origine de 'l'ins truction confiée en ce moment à M. Delahaye. Dimanche, on a exhumé le corps de la première femme du sieur Bouquet, qu'il disait être morte d'une colique de miserere, et l'on assure qu'on a recueilli des traces de substances vénéneuses. Ou va également exhumer le corps d'un jeune enfant que le sieur Bouquet a perdu il y a quelques temps. Déjà l'instruction a fait connaître que, lé mois dernier, le prévenu avait fait assurer la vie de sa femme, moyennant une somme de 20,000 francs. On nous écrit de Montmorency : «U» bien triste événement vient de se passer à Montmorency. Deux jeunes amans s'aimaient de l'amour le plus tendre, et ne pouvaient être unis. Le jeune homme était marié depuis quelque temps; sa passiou jetait le deuil au sein de sa famille. L'âme ulcérée, n'envisa geant que le pius cruel avenir, il prend la résolution de se donner la mort arec sa maîtresse. Le 28 avril, ils quittent Paris, se rendent à Montmorency, vont faire leurs adieux aux sites pittoresques de la vallée, parcourent la foret, et le lendemain, après un repas simple et frugal, au son même des instrumens d'une noce qui se célébrait chez. Leduc, restaurateur, où ils avaient descendu, ils se tirent cha cun un coup de pistolet au cceur. Le spectacle de l'hyménée qui se passait sous leurs yeux a du ajouter a la douleur qui consumait ces deux êtres. Le jeune homme, avant de mourir, a jeté sur le papier quelques vers qui peignent là situation de son âme : Adieu pensée , L'espérance légère Image du plaisir; De mon bonheur Mon âme est trop blessée, Est donc passagère Tu ne peux la guérir. Comme ta fleur. »I 1 avait le matin composé une romance qu'il chantait avec sa maî tresse, au moment même de se donner la mort. Le premier couplet est ainsi conçu :...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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