Extrait du journal

Les journaux bonapartistes ont imaginé une nouvelle machine de guerre. Il s'agit d'une pétition à l'Assemblée Nationale pour demander un plébiscite. Cette pétition, disent les journaux du parti, « circule par tout dans Paris. » Jusque-là, rien de bien merveilleux. Les vélocipèdes aussi circu lent partout. Le difficile pour une pétition n'est pas précisément de circuler, mais de recueillir beaucoup de signatures ; c'est le quart d'heure de Rabelais pour une pétition. Or il ne paraît pas qu'on en ait encore beaucoup récolté, puisqu'on n'en dit rien. Tout ce qu'on nous fait connaître, c'est le texte de la pétition que les feuilles du parti se passent l'une à l'autre, et qui paraît devoir figurer un jour dans les œuvres complètes de M. Duvernois, puisque c'est l'Ordre qui le premier l'a mise en lumière. Ladite pétition demande que le peuple français soit appelé à se pro noncer sur la question de savoir s'il veut adopter ou là république ou la monarchie. Les bulletins dè vote porteraient le nom du citoyen choisi comme Président de la Ré publique, ou le nom du souverain choisi. Cela ne nous paraît ni aussi ingénieux ni aussi simple que M. Duvernois se l'ima gine. Mais avant de parler plus longue ment de cette pétition, nous attendrons qu'elle existe réellement, c'est-à-dire qu'à force de circuler, elle ait réuni un nombre respectable de signatures. Jusque-là il nous est impossible de lui accorder plus d'importance qu'à uu simple article de M. Duvernois, car elle n'est pas encore au tre chose....