Extrait du journal
Depuis quelques jours, le mande des affaires est livré à une émotion imprévue. L'esprit d'entreprise, qui se remettait de la crise, semblesubir soudainement un nouveau temps d'arrêt. L'origine de cet état de choses est étranger à la France : il réside dans la Banque d'Angleterre. Cette grande institu tion, à laquelle on a fait une situation de si étroite dépendance, dorée à la vérité par des dividendes supérieurs à ceux du passé, s'est vue obligée, par le mécanisme qui TéSreint, à élever en quelques jours le taux de son escompte de 3 1/2 à 7 pour 100, et rien ne dit qu'elle s'en tiendra là. La force de l'engrenage où elle est engagée peut lui imposer une hausse nouvelle. La Banque de France, qui, à tort ou à raison, croit devoir suivre les mouvemens de la Banque d'Angleterre, quand bien même elle serait, comme aujourd'hui, pourvue de ressources d'une abondance inaccou tuméë, la Banque de France 'a de même porté en quelques jours le taux de l'es compte de 5 à 5. C'est ce.changement qui, éclatant à l'improviste, pourrait porter atteinte aux affaires et à l'esprit d'entre prise. Ne nous occupons que de la Banque d'Angleterre, puisque c'est elle qui a im primé là secousse. Assurément les Anglais sont maîtres chez eux ; ils sont libres de faire une mauvaise loi, non moins libres de la garder. Mais nous à qui, par contre coup, cette loi cause un grand dommage, nous avons bien le droit d'en exprimer notre opinion. La loi dont nous voulons parler, et que, sans ambages, nous qualifions de mauvaise, est celle qui réorganisa la Ban que d'Angleterre en 1844, et dont l'initia tive appartient à un grand ministre , le même Robert Peel qui, deux ans plus tard, devait se convertir à la liberté du com merce ; mais alors il était à la tète du parti des restrictions. Robert Peel, à ce moment, était effrayé des désordres commerciaux, vrais désastres qu'avaient provoqués aux Etats-Unis, les années précédentes, les dérèglemens inouïs de l'esprit de spécula tion. Il attribuait ces malheurs qux ban-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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