Extrait du journal

Un extraordinaire discours de M. Streicher M. Jules Streicher, le fameux professionnel de 1 antisémitisme et éditeur de la revue « Der Stuermer t> a prononcé hier, au Palais des Sports, devant quelque vingt mille personnes, la harangue attendue, et qui fut telle qu'on 1 attendait. Ce n'est là qu'une des manifestations de la recrudescence du mouvement antisémite dé clenché par le docteur Gœbbels, ministre de la propagande. 11 faut y voir un des signes évidents de la détresse où le désarroi écono mique plonge les dirigeants du Reich. Il faut que l'Allemagne exporte pour que le nazisme vive. Or, le boycott, si efficace, organisé notamment par les Juifs de la Grande-Breta gne et des Etats-Unis y oppose son veto. Les chefs hitlériens espèrent, en persécutant à l'extrême les Juifs d'Allemagne, intimider les juifs du dehors. Les chefs hitlériens se font d'étranges illusions. Voici l'essentiel du discours de M. Jules Streicher, où les arguments sont remplacés par des injures et des calomnies : Partout où les Juifs ont pris le pouvoir, affirme M. Streicher, les peuples ont été pré cipités à la ruine. L'Allemagne serait perdue si elle avait eu un chancelier juif : c'est le national-socialisme qui la sauve. Pour prouver la malice de la race juive. M. Julius Streicher déclare : Allez au jardin zoologique. Voyez les petits enfants allemands, ils regardent les cygnes et écoutent chanter les oiseaux. Les petits juifs au contraire, accompagnés de leurs institu teurs, se rassemblent devant les, cages des bêtes fauves, car ce peqple est un peuple de fauves. L'orateur s'élève ensuite avec indignation contre les gens qui prétendent qu'un Juif bap tisé est un chrétien. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, dit-il, un Juif baptisé ne devient pas pour cela un Allemand. L'Ancien Testament est une collection d'histoires scandaleuses ; nous y trouvons toutes les horreurs et les perversités dont nous sommes témoins aujourd'hui. Si le Dieu des Juifs devait être notre Dieu, j'aimerais mieux désespérer de Dieu. Nous n'avons pas besoin de Dieu. M. Streicher attaque alors les prêtres : Ils ont fait, dit-il. cause commune avec les...