Extrait du journal
Il est des gens qui se laissent aller à des réflexions pitoyables sinon indignes. Ite disent : Grdce à Voccupation, les Français apprennent la discipline. Lorsque j'entends cela, le rouge me monte au front. D'autres se contentent de hausser les épaules. Mais ils ont tort, et j'ai raison de m'indigner. Ce sont les petits haussements d'épaules qui constituent de petits abandons et eh préparent de plus grands. Nous l'avons bien vu. Un grand peuple ne s'établit et ne dure que par un stoïcisme, par une tension cons tante. Contre cette indignité le premier devoir et, plus simplement, la première réaction de tout Français conscient du péril où il se trouve péril qui n'est pas alimentaire, autant qu'il le croit de Français fier de son sang et de son caractère historique, ce doit être de se retourner vers ces défaitistes d'un nouveau genre pour leur dire : Quoi 1 Avons-nous besoin de personne pour trouver, retrouver ou apprendre la discipline, l'obéissance aux règles tout comme l'obéissance aux hommes ! Toute notre histoire ne fut-elle-point tissue de cette subordination qui seule accomplit les grandes cho ses, qui seule établit les âmes sublimes ? : ■ •< ■ Quoi I Est-ce que disant discipline, l'on ne dit pas raison, j'entends réaction contre nos désirs, nos fantaisies, nos besoins ou intérêts particuliers pour les soumettre ù ces dispositions et à ces renoncements qui engendrent les résultats, les victoires sur les choses et sur nous ? , - : s;-. Cette raison, héritée des Grecs, n'est-ce point nous qui l'avons éclairée, .fixée, ordonnée, qui en avons fait l'instrument de la connaissance et de la conduite des hommes, la vertu de l'autorité? Nos rois de France n'eurent-ils pas pour devise cette admirable et sage formule : Nous qui voulons toujours raison garder ? La discipline est fille de raison comme de l'arbre le fruit. En core faut-il, pour que ce fruit mûrisse, que luise le soleil. Et çe soleil, quant aux sentiments et aux pensées qui sont capables d'ob tenir notre consentement aux contraintes et aux efforts exigés par la discipline, c'est l'amour du pays et c'est la foi dans la Provi dence. Il faut croire ardemment à sa patrie comme à un ordre universel des êtres pour s'incorporer dans ces ordres de détail qui nous sont imposés. Participer à tant d'harmonie ne se petit" si l'on ne mesure rigoureusement soi-même .son temps, son accent, ses tons, et ses accords. Les sots appellent cela tyrannie alors qu'il n'y a là que coordination. Qui discerne bien le but ou qui le porte en son cœur accepte joyeusement l'autorité par quoi naît le bien commun et même privé. L'on peut dire qu'autorité et discipline sont les vraies voies du bonheur. Jadis on ne parlait même pas de l'autorité. Elle était naturel le, incorporée. Chacun s'inclinait devant celui qui avait charge de régler les choses ou qui avait sur un point compétence reconnue. Nous avions perdu le sens et le goût de l'autorité. D'où nos débâ cles. C'est en les retrouvant, en luttant contre nos mauvaises ha bitudes de relâchement, que nous nous relèverons, et, à notre tour, vaincrons l'adversité....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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