Extrait du journal

' en France, l'écart entre les deux chiffres de 300,000 fr. et de 2 millions de francs est tel qu'il semble accuser un certain viee dans le mode d'évaluation jusqu'ici adopté. C'est pour obvier à cet inconvénient, et c'est aussi pour restreindre autant que possible la marge laissée à l'arbitraire, que M. le ministre des finances a cru devoir proposer à l'Empereur le décret du 11 janvier, qui, d'une part, pour les Sociétés dont les titres circulent simultanément dans les places de commerce de l'étranger et à la Bourse de Paris, fixe à la moitié du capital social la valeur des actions et obligations soumises à l'impôt ; d'autre part, pour les Sociétés dont les titres ont été émis spécialement sur les marchés français, frappe de l'impôt l'in tégralité" des titres émis et les assimile com plètement de la sorte titres français. Les difficultés concernant l'exécution du traité du 26 avril 1860, qui s'étaient élevées entre le Maroc et l'Espagne, ont abouti à une convention nouvelle dont la Gazette de Madrid publie le texte dans son numéro du f 2 janvier. L'Espagne s'engage à évacuer Tétuàn dès que le Sultan du Maroc aura payé aux commissaires espagnols en à compte de l'indemnité de guerre qui lui a été imposée, la somme do 3 millions de dueros. Le reste des sommes dues par le Maroc sera prélevé par des commissaires espagnols sur le revenu des douanes maro caines, dont la moitié est attribuée, jusqu'à paiement intégral, à la reine Isabelle IL A. la maison de missionnaires catholiques qui existe déjà à Tanger s'en ajoutera une autre qui sera élablie à Tétuan, et il est stipulé que les missionnaires pourront vaquer libre ment, dans toute l'étendue du Maroc, à l'exercice du ministère sacré. Cette liberté entière accordée aux infidèles pour la pro pagation de leurs doctrines est sans doute la condition qui paraîtra la plus dure aux mu sulmans du Maroc. Il leur sera bien difficile de ne point songer que la chrétienté, qui établit dos églises sur leur territoire, ne voudrait pas supporter de mosquées sur le sien. Ce simple, rapprochement entre ce qu'ils accordent et ce qtfimv leur refuse a de quoi scandaliser Wàprit trop simple et trop logique de ces bar bares. Mais quelle ne serait pas leur sur prise et dans quel abîme de réflexions bi zarres ne seraient-ils pas jetés si on leur di sait que S. M. catholique vient d'envoyer aux galères deux de ses sujets les plus dé voués pour avoir colporté à Grenade et à Barcelone ce môme Evangile dont elle a ob tenu à coups de canon l'introduction dans les Etals du Miramolin! Eh ! quoi, diraient ils , sommes-nous obligés de concéder aux chrétiens ce qu'une partie d'en Ire eux re fuse à tous les autres? J.-J. WEISS....