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Journal des débats politiques et littéraires, 17 juillet 1909

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Journal des débats politiques et littéraires
17 juillet 1909


Extrait du journal

ment de ses nationaux qu'il suspecte. Ce qui n'est pas admissible davantage, c'est que ces agents usurpent, de quelque manière que ce soit, le caractère diplo-" matique réservé au personnel des ambassades, et c'est encore trop; qu'ils aient auprès de la police française une délégation officielle d'où ils tirent parti pourr exercer les fonctions et les droits de nos agents. : Sur ces diffobents points, des abus ont pu se pro duire, que M. Clemenceau dit avoir déjà suppri més. Voilà ce qui est entendu. Mais, pour le surplus, il serait absurde de croire que les « polices étrangères disparaîtront de notre sol » et il serait extrêmement fâcheux de les voir disparaître. Pourquoi donc le gouvernement russe, puisqu'il est surtout question de lui, entretient-il à grands frais des agents dans tous les pays du monde ? La raison en est assez connue, et de M. Jaurès lui-même. C'est que la vie du tsar est perpétuellement menacée par les terroristes. Contre ce danger toujours imminent, le gouvernement russe a plus que le droit, il a le devoir de protéger son sou verain ; de là, cette organisation policière qui suit les terroristes à travers le monde pour prévenir et dé jouer leurs complots. Si l'on veut que cette police disparaisse de notre sol, que les terroristes commen cent 1 Qu'ils, nous quittent ou qu'ils renoncent à leurs desseins ! Mais ils ne feront ni l'un ni l'autre, et la police russe 'continuera de les surveiller. En agissant ainsi, elle nous ~ délivre, on l'avouera, d'un grave souci. Il serait abominable qu'uu attentat contre le tsar pût se préparer en France : c'est un résultat qu'il nous est impossible d'admettre. Par suite, à défaut des agents russes, ce serait à nous à veiller; mais notre vigilance ne vau drait pas la leur : ensuite elle engagerait notre res ponsabilité. Laissons donc ces agents faire un métier malheureusement indispensable ; et bornons-nous à demander que, sans attache officielle avec nous, ils y mettent le tact, la mesure, la discrétion sans les quels d'ailleurs,— l'événement vient de le prouver, ils perdent toute raison d'être et toute utilité....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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