Extrait du journal

dans les examens des bourses de l'enseigne ment primaire supérieur. Le Jury, où ne sau raient siéger que des représentants de l'en seignement d'Etat, ne pourra pas être suspecté de favoritisme ; il ne connaîtra que des copies ou des interrogations qu'il notera impartiale ment. L'échelle des notes fixera les bourses qui seront accordées par l'Etat non à des écoles laïques ou à des écoles confessionnelles, mais à de petits Français qui se seront mon trés dignes de les recevoir et auxquels le secré taire a l'Education nationale les conférera sans se soucier au départ de la destination qu'il plaira aux familles de choisir ultérieure ment. Seul, l'enseignement technique échappe encore à la réglementation que J'ai instituée ; un arrêté en préparation y adaptera des con ditions particulières de cet enseignement. Mais Je n'ai pas voulu attendre qu'il ait été mis au point pour donner à l'enseignement libre un témoignage supplémentaire de bienveillante considération. LES COLLEGES LIBRES ADMIS AU CONCOURS GENERAL Par un autre arrêté du 10 mars, J'ai admis les collèges libres à participer, s'ils le désirent, au concours général des lycées et collèges de l'Etat, et je souhaite qu'ils le désirent. Nos élèves seront les premiers & applaudir au suc cès qu'ils y remporteront et Je me réjouirai grandement de leur participation. Ce sera le signe évident qu'aux rivalités pernicieuses no tre Jeunesse aura substitué une émulation dont profitera la nation entière. V « LES VALEURS SPIRITUELLES, LA PATRIE, LA CIVILISATION CHRETIENNE » J'ai ensuite revisé les programmes d'instruc tion morale dans les écoles primaires. Par respect pour la liberté de conscience, aussi bien des croyants que des incroyants, J'y ai remplacé le mot u Dieu », que M. Léon Bérard avait fait disparaitre en 1923 et qu'un de pies prédécesseurs y a rétabli le 23 novembre, par la formule : « Les valeurs spirituelles, la pa trie, la civilisation chrétienne ». En quoi j'ai obéi à des motifs simples, avec une horreur égale pour les formules platoniques et pour les prescriptions impossibles à exécuter. La plupart des instituteurs n'ont pas qualité pour dispenser les leçons qu'on leur demandait. Même ceux qui croient et pratiquent ne sont pas préparés à développer à leurs classes un enseignement de théologie non confessionnelle qui, pour être digne de son objet, exigerait une culture philosophique que l'on ne saurait leur réclamer et qui, du reste, aboutirait à autant de variations qu'il y a d'écoles. Quant à ceux qui ne croient pas et dont le droit de ne pas croire cautionne le droit de croire des autres, ils ne sauraient, sans se mentir à eux-mêmes que traiter par prétérition, cette partie de leur cours. Mieux vaut ne pas parler de Dieu en classe que d'en mal parler, et ce sera toujours en mal parler pour un chrétien qui porte au fond de son cœur l'amour de...