Extrait du journal
Guyot rappelle avec beaucoup de force et d'à propos que M. Calvignac n'est par le seul mandataire du suffrage universel qui se soit trouvé dans l'alternative de renon cer ou à son mandat ou à ses fonctions an térieures, lorsqu'il y a incompatibilité maté rielle entre les deux. « N'y a-t-il pas, dit-il, une foule de citoyens qui se trouvent dans des cas analogues, et non seulement des ou vriers salariés, mais des industriels , des commerçants, des officiers ministériels, des avocats, des médecins ? » Gela est vrai ; seu lement ces citoyens ont le bon esprit de ne pas accepter un mandat qu'ils ne pour raient pas remplir, à moins d'abandon ner le métier qui les fait vivre. C'est l'af faire de chacun de sentir ses forces et de choisir, mais il faut choisir, et ne pas cher cher à concilier ce qui est inconciliable. Telle est la loi commune, universelle : pourquoi M. Calvignac en serait-il seul exempt ? Ne savait-il pas, lorsqu'il les a acceptées, que les fonctions de maire étaient gratuites ? On peut proposer une loi pour les rétribuer, mais nous ne pensons pas que l'audace du législateur aille jamais jusqulà les faire ré tribuer par des Compagnies industrielles ou des Sociétés commerciales privées. C'est pour tant ce que veut M. Calvignac. Il entend être payé de son travail à la mairie, et l'être par la Compagnie minière de Carmaux pour laquelle il ne travaille plus. On convien dra que la prétention est un peu forte. M. Yves Guyot propose une autre solution contre laquelle nous n'avons rien à dire, à savoir que les ouvriers qui ont nommé M. Cal vignac maire se cotisent pour lui servir une indemnité. Il y a des précédents, par exemple celui de M. Joffrin, qui, nommé conseiller municipal de Paris, n'eut pas un instant l'idée de se faire payer par l'u sine qu'il quittait, mais reçut une indemnité de ses électeurs et de ses amis. On sait d'ail leurs qu'aujourd'hui les conseillers munici paux de Paris ont trouvé plus simple de se payer eux-mêmes. Une cotisation de ce genre coûterait beaucoup moins cher aux ouvriers de Carmaux que la grève qui les épuise, d'au tant plus que M.Yves Guyot leur propose d'y contribuer. Grande générosité de sa part, im prudence peut-être, car enfin il n'est pas de Carmaux, et s'il promet son obole à tous les maires ou conseillers municipaux qui, par le temps qui court, risquent de se trouver dans la situation de M. Calvignac, cela peut le con duire loinl Quoi qu'il en soit, cette solution est juste, équitable, raisonnable ; il n'y en a qu'une qui est absurde, c'est celle que les grévistes de Carmaux veulent imposer et qui consiste à faire payer par la Compagnie des services que M. Calvignac ne rend plus à elle, mais à la municipalité ou aux électeurs....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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