Extrait du journal

_ Nous avons toujours, et dès le début, con sidéré la guerre civile espagnole comme un malheur pour nous. Nous avons fait notre possible pour en atténuer les horreurs et en restreindre le champ, sans nous leurrer sur le caractère ingrat de cette sage attitude. Le triomphe des communistes eût été pour nous un désastre. Nous aurions été regardés dans le monde comme contaminés, ët nous l'au rions été en effet plus ou moins. Quant aux sympathies d'un gouvernement bolchevik en Espagne, elles auraient été acquises à Mos cou uniquement, et n'auraient eu pour con séquence que de nous priver de tous les concours dont nous avons besoin et sur les quels ils. nous est permis de compter en, cas d'agression non provoquée. Nous ne pensons pas que, le plus optimiste des ignorants ait la moindre illusion sur l'aide que nous apporte raient, dans une guerre sur le Rhin, lés mili ciens que nous voyons à l'œuvre depuis deux mois. II ne s'agirait pas de brûler des égli ses et de fusiller des otages. Une Espagne rouge ne gênerait pas nos communications méditerranéennes. Sans doute, mais elle n'empêcherait pas d'autres le les gêner. Son concours décevant permet-' trait même à l'ennemi d'occuper des posi tions excellentes que tout le monde connaît et qu'une neutralité a au moins l'avantage de fermer aux mal intentionnés. La rage de chercher ou d'inventer des francophiles à tout prix ne mène à rien. Nous ne deman dons pas aux communistes espagnols de l'être, puisque nous ne l'obtenons pas des nôtres. Quant à leurs adversaires, ils se pi quent d'être de bons Espagnols d'abord. A nous de leur démontrer, le moment venu, que l'intérêt de l'Espagne est le même que le notre. Et ce ne sont pas nos révolutionnaires qui nous y aideront. A.-AI.BERT PETIT....