Extrait du journal

En vain les chefs d'usines ont demanderacfaife r bon aux exploitations de la toutes leurs demandes ont-été rejetées, que les directeurs de mines de ce département— s'attendent aussi à une grève. » Si cette crise se prolonge dans notre bas sin houiller, près de 40,000 ouvriers seront donc sans travail. Qu'adviendra-t-il alors ! » Le procureur général près la Cour de Lyon était ces jours-ci dans notre ville, ou de nouvelles arrestations ont lieu chaque jour. y La troupe se renforce toujours; il est en core arrivé de Lyon un bataillon du 30e de ligne. » Nous apprenons que les armuriers ont été invités à retirer leurs armes de leurs magasins et à les déposer en un lieu de sûreté. » On lit dans le Salut public de Lyon : « Les dernières nouvelles de la grève du bassin houiller de Saint-Etienne ne sont pas des plus rassurantes. On continue à envoyer des troupes de Lyon; les travaux sont tou jours suspendus dans les mines, et c est à peine si 1 on peut faire procéder à l'épuisement des eaux d'infiltration. On nous raconte à ce sujet un épisode qui prouverait, s'il était exact, que les meneurs font preuve d'une au dace peu commune. » Dans une des dernières nuits, une bande de 500 à 600 individus se serait présentée au puits de Montrambert, malgré la présence d'une compagnie d'infanterie, et aurait exigé que le travail d'épuisement des eaux ces sât sur l'heure. commandant le dé— tachement se serait cru obligé, pour éviter l'effusion du sang, de céder momentanément a ces forcenés, dont le chef, la poitrine menacée par les baïonnettes, lui criait « Faites tirer sur » moi si vous l'osez ! » • ■ . » Du reste, cette grève a un côté mystérieux et inexplicable. Elle'a commencé brusquement, après les élections de ballottage. On l'a d'abord annoncée comme étant le fait d'une pression exercée sur les mineurs paisibles par une troupe de 150 individus armés de haches qui ordonnaient d'interrompre les travaux d'extraction ; puis tout à coup le public a ap pris que dans tout le bassin houiller de Sainte Etienne et dans une partie de celui de Rive-deGier les mineurs avaient quitté les puits. On s'est demandé alors comment il se faisait que ces meneurs pussent commander ainsi à une masse de 10,000 ouvriers et se faire obéir sans la moindre résistance. D'un autre côté, il est étrange que l'on n'ait pas dès les premiers momens signalé l'arrestation des auteurs des: violences que l'on dit avoir été commises sur IRS ouvriers des mines ...