Extrait du journal
F preuve "que le fameux ministère d'union, qui a tant défraye les conversations et excité les imaginations, n'est qu'un mythe. C'est assez dans sa manière. M. Briand ne refuse jamais aucun conseil ni aucune candidature : il met à l'épreuve et laisse aux faits le soin d'écarter ce qui n'est pas viable. Les journaux ont cité de lui, il y a quelques jours, des propos tenus dans les couloirs de la Chambre et qui résu ment probablement ses perplexités. La Belgique, disait le président du Conseil, a tenté d'un ministère d'union, , et elle n'en a pas moins eu une nouvelle crise du franc. L'ltalie a un chef énergique et puissant, et elle n'en a pas moins eu une .crise de la lire. Il n'y a pas de remède certain. Mais il y a, évidemment, un péril, et, pour Je conjurer, des mesures possibles qui s'im posent. Nous verrons, sans doute, prochaine ment M. Briand nous révéler son idée : car il doit en avoir une, et, de toutes les hypothèses, la plus inadmissible serait qu'il n'en eût pas. A travers les déclarations fragmentaires qu'il a faites en ces temps derniers, on croît distinguer qu'il est per suadé de la nécessité de réunir des dom ines ayant clé l'autorité pour appliquer un programme très net et fixé au préalable. Ce qui importe, c'est moins la composi tion du ministère que l'établissement de ce programme, que la volonté claire de l'exécuter. La plus grande faute à l'heure présente serait de traiter cette crise micomme les autres et de penser à l'agrément des groupes, et, en particu lier, des groupes de gauche, qui, depuis deux ans, ont manifesté leur violence et leur incapacité. Il reste un temps limité, très limité, pour discerner les mesures né cessaires et pour affirmer qu'elles seront prises en dépit de tout. Si c'est ainsi que M. Briand comprend sa mission, il trou vera tous les concours dont il aura besoin. Si ce n'est pas ainsi, sa tentative dé for mer un ministère d'action ne sera qu'un épisode dans la triste histoire de notre désorganisation....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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