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Journal des débats politiques et littéraires, 18 octobre 1926

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Journal des débats politiques et littéraires
18 octobre 1926


Extrait du journal

(DE NOTRE CORRESPONDANT) Londres, le 15 octobre. , L'abandon par Lord Oxford de la direc tion du parti libéral est un événement poli tique important. Dans les circonstances ac tuelles il l'est doublement, en raison d'abord des causes qui l'ont motivé et, ensuite de la siuation du parti libéral au Parlement et dans le pays. Lord Oxford ne veut pas rester à l'a: tête d'un parti désuni avec deux orga nisations et deux ' caisses séparées et deux autorités rivales. Il est incontestable et cela ressort des termes mêmes d'une lettre au président de 1a Fédération libérale, M. Alfred Spender que ce qui a surtout décidé Lord Oxford à donner sa démission, c'est l'attitude prise envers lui, au moment de 1a grève générale, par M. Lloyd George, qui a critiqué la dé claration de Lord Oxford et refusé d'assister à une réunion du parti le 10 mai; et qui a publié, dans un journal américain, un article sur 1a grève générale qu'aucun homme poli tique ayant occupé le poste de premier mi nistre n'aurait dû écrire. ' Dans une lettre que Lord Oxford écrivit à M. Lloyd George, le 20 mai, le chef du parti libéral s'exprimait ainsi sur l'article en question : « Je ne puis que déplorer qu'un tel tableau de 1a situation ait été présenté au monde extérieur avec l'autorité qui s'attache à un cx-premier miniscre de Grande-Bretagne, qui est chef du parti libéral au Parlement. » Sur ce point il n'y a aucun doute possible ; les causes de 1a démission de Lord Oxford sont évidentes. Quant à 1a situation du parti, elle est plu tôt obscure. D'après 1a tradition libérale, le chef du parti est le premier ministre libéra! ou l'ancien premier ministre libéral. Ancien premier ministre libéral, Lord Oxford était le chef du parti ; mais comme il se retire, il n'y à personne pour le remplacer et l'on ne peut lui donner de successeur. M. Lloyd George a été premier ministre, il est vrai ; mais pre mier ministre d'une coalition et non d'un gouvernement libéral. La seule chose à faire, c'est de laisser les choses en l'état. Lord Beauchamp est le chef du parti libéral à 1a Chambre des Lords et M. Lloyd George en est le chef à 1a Chambre des Communes. Cela suffit, paraît-il. C'est une singulière situation que celle d'un parti qui est déca pité et auquel 011 ne peut donner un chef. A 1a Chambre des Communes même, l'au torité de M. Lloyd George n'est pas recon nue par tous les libéraux, et cela ajoute en core à 1a confusion. Mais ce n'est pas tout. S'il est peu nom breux à 1a Chambre des Communes, le parti libéral compte de nombreux adhérents dans le pays, et il y a tout lieu de croire que la grande majorité de ces libéraux reste abso lument hostile à M. Lloyd George, à qui ils refusent toute confiance. Il semble difficile qu'un pareil état de cho ses puisse se prolonger sans amener des com plications dans • les rangs des libéraux du pays par opposition à ceux qui siègent au Parlement. Ne voudront-ils pas avoir un chef? Lord Oxford ne renonce pas à 1a vie politique, et il restera probablement le Nes tor des libéraux; mais.il ne consentira pas, c'est certain, à se mettre en opposition aux. chçfs. actifs du parti libéral, ni .à prendre fait et cause pour les uns ou pour les autres. Abstraction faite des intérêts du parti libé ral au point de vue étroit de l'organisation libérale, il y a les intérêts du pays, qui 11e saurait voir sans alarme 1a dissolution du parti libéral et l'Angleterre forcée de choisir le jour où viendront les élections générales ; entre un gouvernement purement conserva teur et un gouvernement.purement socialiste. Il y a là un danger qui peut forcer les libéraux à réfléchir, puis à se réunir et à se donner un chef, en dehors et peut-être même au mépris des traditions. A une situation sans précédent, il faut des remèdes sans pré-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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