Extrait du journal

pas notre opinion que nous donnons ici, nous craindrions l'influence de nos sentimèns personnels pour une jeune femme, objet du respect et de l'admiration de tous ceux qui la connaissent. Ceci est l'opinion que nous avons entendu proclamer par tout ce que Paris possède de musiciens éminens. Un pareil ouvrage, si remarquable sous le double rapport de la science et du talent, eût été accueilli dans tout autre pays que le nôtre par des encouragemens et par des applaudissemens unanimes. Chez nous, hommes de goût, éclairés, polis, le peuple essentiellement bien élevé, et avant tout juste et loyal, cette œuvre d'une femme qui promet un compositeur de plus à la France, où les grands; compositeurs sont si rares, est accueillie par l'insulte et par l'outrage! Digne récompense des plus nobles travaux entrepris uni quement pour chercher des consolations dans la gloire que donnent les arts I Heureusement l'auteur réunit le courage au talent. Elle a trop bien la conscience de son œuvre pour se laisser abattre par une opposition qui ne va pas jusqu'à elle et qui d'ailleurs nfest pas dirigée contre elle. Elle sait que l'avenir appartient à ceux qui croient et qui espèrent. Et comme Mlle Taglioni a dansé ! Jamais elle n'avait été, plus lé gère. Quel malheur ! Cette femme qui n'a pas de rivale, cette reine ae l'air, cette otribre dansante, comme dit Victor Hugo, avant six mois nous ne la verrons plus !...