Extrait du journal

La correspondance suivante, adressée de Palerme au Times en date du 51 mai et des 5, 6et 7 juin, contient quelques détails qui encore aujourd'hui ne sont pas dépourvus d'intérêt : , « Si l'on aimeles émotions violentes, il faut venir à Palerme. Quelque blasé que l'on puisse être, on y trouvera des impressions vives. Un proverbe populaire dit que les jours ne se res semblent pas; ici tout change d'une heure à l'autre, et, simultanément avec la situation, les senti mens d'une population de 200,000 âmes changent aussi sans la moindre transition. Un instant, c'est le triomphe et l'espérance qui ré gnent, un instant après, c'est la terreur et l'a battement. On entend le bruit des acclamations, puis tout à coup on voit la ville prosternée devant les châsses des madones et des saints. Ces deux accès sont généralement séparés par un intervalle de calmé ou d'épuisement, suivi bientôt d'une nouvelle attaque. Ces alarmes con stantes expriment fidèlement l'état de l'opinion publique.Tantôt ce sont les Bavarois,comme on appelle ici les mercenaires étrangers, qui sont sortis de leurs retrancheraens et qui s'avan cent; tantôt c'est la cavalerie, cauchemar de l'imagination populaire, qui saute par-dessus les barricades, ou les troupes du palais royal qui se mettent en marche. Dans la rue voisine, la nouvelle répandue, c'est que des bataillons entiers ont quitté leurs positions , ont passé aux insurgés ou.sont en pleine déroute. En gé néral, toutes céfcrumeurs sont également faus ses; aujourd'hui cependant il y avait réelle ment du nouveau. » Dans la lettre que je vous ai adressée pré cédemment, j'ai meniionné brièvement une conférence qui avait eu lieu à bord de l'Banni-...