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Journal des débats politiques et littéraires, 20 juillet 1832

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Journal des débats politiques et littéraires
20 juillet 1832


Extrait du journal

» Grâce à un tel arrangement s chaque vote d'une assemblée repré sentative de l'Allemagne sera émis sous l'influence de celle idée, que , si le vote déplaît aux souverains de l'Allemagne et particulièrement aux deux despotes qui dirigent la Diète, la force armée sera mise en mou vement pour châtier les votans comme traîtres et révoltés. Cette sur veillance suprême ruine la liberté de la discussion des assemblées ; et , comme si elle ne suffisait pas, ou a fait à chaque gouvernement un de voir de défendre la Confédération et de se défendre lui-même contre toute attaque qui pourrait venir des débats des Chambres. « Quel sera le dernier résultat de ces mesures qui menacent l'Alle magne? Si le succès doit répondre au plan de la Diète qui, au reste, -représente les princes et non les Etats, l'Allemagne, qui a fait de grands pas dans la conquête et l'exercice de ses droits constitutionnels, est ramenée dès lors àla situation où elle était il y a cinquante ans. Si, au contraire , cette agression de la part des princes provoque une résistance heureuse , l'Allemagne pourra prendre en Europe un rang auquel il lui serait impossible d'aspirer aujourd'hui, divisée comme elle l'est, et placée dans une position si équivoque. » Il y a plusieurs choses dignes d'estime dans tous les gouvernemens allemands , et quelques avantages, peut-être, dans la condition actuelle du peuple ; mais néanmoins ce doit être, parmi les Allemands, un sen timent profond et général, qu'ils ne tiennent pas en ce moment le rang qui devrait appartenir à une nation si grande et si éclairée. L'Allemagne dovrait être le rempart de l'Europe , et elle ne semble aujourd'hui puis sante que pour le mal : les amitiés comme les dissensions entre les princes allemands ont été également funestes à leurs Sujets et au reste de l'Europe. Si l'Allemagne eût existé comme nation puissante (et'il ne lui fallait, pour cela, qu'un gouvernement assorti à ses besoins et àsa civilisation ), elle n'aurait jamais permis l'intrusion de la Russie dans l'occident de l'Europe, ni le sacrifice d'une vaillante nation, faite pour servir d'avant-garde a l'Allemagne elle-même et pour protéger sa civili sation. Bien loin de là, il est arrivé,que les princes allemands, qui n'ont pu se réunir pour défendre la Pologne, quand une simple déclaration de leur part l'aurait sauvée ou ressuscitée, ont bien pu s'accorder pour menacer leurs sujets et pour étoufler les habitudes de liberté qui se développaient sans trouble dans quelques parties du territoire germain. Il faut que les Allemands se pénètrent bien de ces réflexions qui, tôt ou tard, dans l'une ou l'autre des combinai sons que pourront prendre les affaires de l'Europe, produiront quelque résultat positif. » On assure que la résolution de la Diète a été prise à l'unanimité. Ainsi, pas un seul prince allemand n'aurait fait entendre sa voix en faveur de la liberté de ses sujets ! » On a parlé avec beaucoup de confiance de la prise d'Oporto par D. Pedro, et des résultats qu'elle promet. La vérité est que c'est très peu de chose pour prévoir le résultat définitif de l'affaire. Les nouvelles arrivées par le Firebrand ne nous ont prouvé que ce qui suit : I°. que D. Pedro n'a pas éprouvé de résistance eu débarquant ; 2°. que ni les autorités civiles de D. Miguel, ni ses troupes, n'ont montré l'envie de passer dans les rangs des constitutionnels ; mais qu'elles se sont retirées devant une force probablement supérieure. Ce sont là les seules particu larités qui portent quelque caractère d'authenticité. Le bruit s'est répandu vaguement qu'un régiment qui s'était déclaré pour la Reine Maria avait été cerné et taillé en pièces par les autres corps qui ne sympathisaient pas avec lui. Dans deux ou trois jours nous aurons des renseignemens plus positifs sur cet événement. D. Pedro a été taxé d'imprudence ou d'incapacité pour avoir débarqué à une aussi grande distance de Lisbonne. Mais Oporto est considéré comme une ville libérale ; et si la disposition des esprits en Portugal était réellement favorable à la Reine, une descente sur Oporto ( dix j journées de marche de la capitale ) donnerait à l'armée envahissante le temps de rassembler tous ses partisans, de soulever le pays avant que D. Miguel eût le temps de s'opposer aux' efforts de ses ennemis. Il est possible que Lisbonne soit trop bien fortifiée pour une attaque directe, et trop nombreuse pour que les partisans de D. Pedro qui rési dent dans la ville puissent tenter quelque chose en sa faveur avant l'ar rivée de l'armée expéditionnaire. Dans tous les cas, D. Pedro doit principalement compter sur le peuple portugais. Si le peuple est contre lui, un nombre trois fois plus grand que celui de ses troupes serait sacrifié dans cette expédition. Si le pays est las de D. Miguel, le règne de l'usurpateur tire à sa fin. La première défection de ses troupes lui sera fatale, à moins que les crimes de D. Miguel ne rencontrent un bill d'indemnité dans les fautes commises par le parti assaillant. (Times.) Du fait vraiment digne de remarque, c'est que, tandis que les amis de Don Pédro paraissent désappointés de ce qu'il n'en soit encore qu'à un débarquement à Oporto, et à l'occupation de la seconde ville du royaume, le Morning-Post qui e*t l'organe avoué des miguélistes, considère comme très importante pour les constitutionnels, si toutefois elles sont vraies, les nouvelles qui nous sont parvenues sur la marche de l'expédition , et s'efforce de consolcrjses lecteurs par des raisonnemens et des suppositions tendantes à prouver que tous les rapports reçus sont faux. Le MorningPost affecte de ne point ajouter foi àce qui a été publié, et il prétend que quelques uns de nos officiers les plus distingués, qui ont parfaite ment sondé le terrain , partagent entièrement son opinion. Sans nous porter garant de la vérité des nouvelles publiées hier parles journaux du matin , nous pouvons dissiper tous les doutes de notre confrère, quant au fait considéré en lui-même ; car nous avons reçu d'Oporto des lettres qui le confirment pleinement : nous espérons pouvoir dans quelques jours lui donner des renseignemens ultérieurs également favorables à la cause qu'il semble vouloir combattre si vivement. Le Morning-Post ne veut pas croire que les patriotes soient entrés à Oporto, parce que, dit-il, s'y trouvait une armée de miguélistes assez forte pour leur résister. Le colonel Martin, dit-il, commande à Oporto; c'est un des plus vaillans officiers du Portugal et il a sous ses ordres de huit à dix mille hommes. Cette armée aurait-elle donc disparu tout-à-coup ? Voila une question qui ne surprendra point, après tout ce oui a été dit du zèle et de la fidélité des troupes miguélistes. Le colonel Martin s'est probablement retiré avec ses huit ou dix mille hommes, de peur qu'une partie ne passât à l'ennemi, et s'il a fait cela il s'est conduit en officier, sinon vaillant , du moius prudent. Nous voudrions connaître ces officiers si distingués qui ont émis une opinion si défavorable sur la position et les projets de Don Pédro. Nous avons causé hier avec uu officier-général, dont l'opinion, après celle du duc de Wellington, vaut mieux que celle de (out autre officier ; et il a déclaré que rien ne lui serait plus agréable que de se mettre à la tête de l'armée de Don Pédro, parce qu'une carrière de gloire s'ouvrira devant elle. (Courier.) Voici la fin de la discussion à la Chambre des Communes sur l'em prunt russo-hollandais. CHAMBRE DES COMMUNES. < M. Hume déclare qu'il avait pensé que les ministres avaient tout d'abord agi avec précipitation et imprudence , que leur devoir eût été...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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